L'UMP va mener campagne contre le programme "fou" du PS

Le secrétaire général de l'UMP Jean-François Copé. L'UMP entend mener la campagne des législatives sur le même registre que celle de Nicolas Sarkozy pour la présidentielle et concentrera ses attaques sur le "programme fou" pour la France du nouveau présid - -
par Yann Le Guernigou
PARIS (Reuters) - L'UMP entend mener la campagne des législatives sur le même registre que celle de Nicolas Sarkozy pour la présidentielle, en portant des thèmes comme l'immigration, la sécurité et la lutte contre la fraude sociale mais aussi la discipline budgétaire.
Réuni pour la première fois jeudi, le comité stratégique de campagne qui regroupe les poids lourds du parti a décidé aussi de concentrer ses attaques sur le "programme fou" pour la France du nouveau président François Hollande.
Au vu du faible écart qui a séparé dimanche Nicolas Sarkozy de François Hollande, l'UMP estime possible une victoire les 10 et 17 juin, même si dans le passé les législatives qui ont suivi une présidentielle n'ont jamais été dans un sens contraire.
"Notre objectif est d'avoir le plus de députés possibles et si possible la majorité", a dit à la presse le secrétaire général Jean-François Copé.
Le parti ira pour cela au combat derrière le slogan "Ensemble choisissons la France" et en s'efforçant d'afficher l'union sacrée entre ses dirigeants, la bataille pour la succession de Nicolas Sarkozy à la présidence du parti ayant été reportée à plus tard.
"Depuis la première minute après l'annonce du résultat de l'élection présidentielle, j'aspire à ce que nous fassions toutes les choses de manière collégiale. Tout le monde a joué le jeu", s'est félicité Jean-François Copé devant la presse.
"L'UMP, malgré toutes les annonces d'explosion, tient bon".
Interrogé sur le choix d'un Premier ministre en cas de victoire du parti aux législatives, il a répondu que les "conséquences (d'un tel vote) en termes de casting de gouvernement ne sont absolument pas le sujet du jour".
Le secrétaire général, qui ne cache pas son ambition de conserver les rênes du parti, que convoite aussi François Fillon, s'est néanmoins déclaré candidat à un débat télévisé avec le Premier ministre qu'aura nommé François Hollande pour diriger son premier gouvernement.
Il s'agit selon lui de mettre en évidence les "menaces lourdes" que fait peser le programme du président socialiste pour l'indépendance et la souveraineté de la France.
BERLIN OU ATHÈNES
L'UMP en voit cinq majeures, avec "l'abandon de fait" de la règle d'or de discipline budgétaire, le "retour à la retraite à 60 ans pour certains", le droit de vote des étrangers, le "matraquage fiscal" des classes moyennes, la "programmation de l'anéantissement de la filière nucléaire".
La majorité sortante sera aussi "très vigilante" sur les premiers pas de François Hollande à l'international, notamment en Europe où il n'aura d'autre choix, selon elle, qu'entre suivre l'Allemagne en acceptant la discipline budgétaire ou prendre le chemin de la Grèce en engageant de nouvelles dépenses publiques.
"M. Hollande va-t-il choisir Berlin, et donc la préservation de l'euro, du traité européen tel qu'il a été âprement négocié avec en chefs de file Nicolas Sarkozy et (la chancelière allemande) Angela Merkel le 9 décembre dernier, ou bien va-t-il choisir Athènes?", a demandé Jean-François Copé.
La question est absolument structurante", a-t-il ajouté en se défendant de "tout excès" dans cette interpellation. "La France ne peut pas se payer le luxe d'aller dans des déficits terribles qu'on ne peut pas financer", a-t-il encore dit
S'agissant du programme de l'UMP, il s'inspirera largement du projet adopté en janvier par le parti avec en sus des éléments du programme de Nicolas Sarkozy.
Il sera organisé autour de trois piliers: régalien (justice, sécurité, laïcité, éducation, immigration), économique (baisse des dépenses publiques, modernisation du marché du travail, fiscalité anti-délocalisation...) et social (une France généreuse et responsable).
Du programme de Nicolas Sarkozy, l'UMP reprendra des éléments comme un gouvernement politique des accords de Schengen sur la libre circulation des personnes en Europe.
Mais rien de ses propositions de référendums, une prérogative du chef de l'Etat, ni sur l'introduction d'une dose de proportionnelle aux scrutins législatifs, un sujet "qui fait débat au sein de l'UMP", a expliqué Jean-François Copé, qui n'y a jamais caché son hostilité.
Edité par Patrick Vignal