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La colère des maires de communes rurales: "Nous sommes des exécutants sans moyens"

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Les maires des communes rurales de moins de 3.500 habitants se retrouvent ce samedi et ce dimanche en congrès dans les Hautes-Alpes dans un contexte tendu.

La colère gronde dans les petites communes: les maires n'ont plus la foi. Ils se sentent délaissés par l'Etat et ont du mal à répondre aux sollicitations de leurs administrés.

"Vous êtes démotivé car vous ne pouvez pas mener à bien votre projet" 

"Nous sommes des exécutants sans moyens", résume le maire d'une commune rurale du centre de la France. Les maires dénoncent le manque de moyens, un dialogue rompu avec le gouvernement, et la pression des habitants de la commune qui attendent beaucoup des élus. "A la fin, explique l'un d'eux, vous êtes démotivé car vous ne pouvez pas mener à bien le projet que vous aviez lorsque vous avez été élu".

Conséquence: de plus en plus de démissions. Ces quatre dernières années, 887 maires de communes rurales ont jeté l'éponge. Rien que dans le département de la Côte-d'Or par exemple, 29 maires ont rendu leur écharpe. Une situation problématique qui fait craindre à l'association des maires ruraux une pénurie de candidatures pour les municipales de 2020.

"Elle ne considère pas de la même manière un habitant des villes et des campagnes"

Vanik Berberian, président de l'Association des maires des communes rurales, explique les raisons du ras le bol.

"Quand l’Etat donne 60 euros pour un habitant des campagnes, il en donne 120 pour une habitant des villes. C’est-à-dire que la DGF, la dotation globale de fonctionnement, elle ne considère pas de la même manière un habitant des villes et des campagnes. C’est proprement scandaleux. Les maires, quand ils se proposent à une élection, c’est parce qu’ils ont un projet, qu’ils ont envie d’accompagner leur population et leur conseil municipal. Mais quand cette dynamique est entravée, il y a forcément de la lassitude et du mécontentement. Tout ça rend difficile l’exercice du mandat".
Stéphanie Collié (avec C.P.)