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La gauche vise le "grand chelem" en Haute-Garonne

La gauche vise le "grand chelem" en Haute-Garonne

La gauche vise le "grand chelem" en Haute-Garonne - -

par Jean Décotte TOULOUSE (Reuters) - Comme en 2007, la gauche ambitionne de rafler à nouveau toutes les circonscriptions de la Haute-Garonne,...

par Jean Décotte

TOULOUSE (Reuters) - Comme en 2007, la gauche ambitionne de rafler à nouveau toutes les circonscriptions de la Haute-Garonne, département qui lui est traditionnellement acquis et où elle part favorite malgré le redécoupage électoral et certaines candidatures dissidentes.

En l'absence de grands ténors nationaux parmi les candidats, les législatives en Midi-Pyrénées devraient avoir pour principale inconnue la réussite ou non de ce "grand chelem".

Il y a cinq ans, malgré la poussée de l'UMP dans le sillage de la victoire de Nicolas Sarkozy, le Parti socialiste et ses alliés avaient obtenu huit circonscriptions sur huit en Haute-Garonne, qui en compte désormais 10 après redécoupage.

"Notre objectif, c'est d'emporter 10 circonscriptions sur 10 pour la majorité présidentielle. Je crois que c'est faisable", a déclaré à Reuters Christophe Borgel, secrétaire national du PS chargé des élections et candidat dans la 9e circonscription.

"On sait qu'il y a une circonscription, la troisième pour ne pas la nommer, qui a été taillée de telle sorte que l'UMP puisse espérer un député. On va tout faire pour que ce ne soit pas le cas", a-t-il dit, critiquant un redécoupage qui doit selon lui permettre à l'ancien maire UMP de Toulouse Jean-Luc Moudenc d'être élu à l'Assemblée nationale.

"Malgré ça, je crois que la mobilisation va être de notre côté et que dans l'ensemble des circonscriptions il y a une possibilité d'avoir un député de gauche. Je suis confiant dans le fait qu'à l'arrivée on ait les dix candidats de la majorité présidentielle élus dans les dix circonscriptions."

Dans un département qui a voté à 58,78% pour François Hollande au deuxième tour de la présidentielle, la droite veut croire à ses chances d'empêcher ce carton plein.

"La majorité ne suffit pas au PS, l'hégémonie ne leur suffit pas, ils veulent le monopole. Nous sommes là pour empêcher le grand chelem", promet Jean-Luc Moudenc, patron de l'UMP dans le département et candidat dans la troisième circonscription.

KADER ARIF MENACÉ

Évoquant une "stratégie de l'étouffoir" de la part des socialistes, il met en garde contre une "annexion de la République par un seul parti et ses alliés".

"Il y a un problème de pluralisme en Haute-Garonne. À quelques exceptions près, le PS contrôle tout ici: la mairie de Toulouse, le Conseil général, le Conseil régional, huit députés sur huit", fait valoir Jean-Luc Moudenc.

"Pour nous, ces élections ne sont pas faciles. Pour autant, le combat doit être mené et nous pouvons ici ou là décrocher des succès (...) C'est plus ouvert qu'on ne le dit."

La présence de dissidents socialistes pourrait en particulier semer le trouble dans deux circonscriptions.

Dans la troisième, Alain Fillola, maire de Balma et ténor socialiste local, a présenté sa candidature contre François Simon, candidat Europe Ecologie-Les Verts adoubé par le PS en vertu de l'accord national entre les deux partis.

Et dans la dixième, le nouveau ministre délégué aux Anciens Combattants Kader Arif, investi par le PS au nom de la diversité, fait face à deux conseillers généraux du parti à la rose qui briguaient l'investiture dans la circonscription.

Ces trois dissidents et deux suppléantes ont été exclus du PS la semaine dernière.

"Il y a toujours 10% de circonscriptions où il y a des dissidents", a minimisé mardi dernier la première secrétaire du PS Martine Aubry à l'occasion d'un déplacement à Toulouse.

"Il y a deux conseillers généraux ex-socialistes qui se présentent contre Kader Arif, il y a un seul candidat pour la majorité présidentielle avec François Hollande, c'est Kader Arif, et je dirai la même chose pour tous les candidats."

"Chacun doit penser un peu moins à son nombril et un peu plus aux Français", a-t-elle ajouté.

Edité par Yves Clarisse

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