"La primaire de droite est en train de tourner au défilé de mode", ironise Denis Tillinac
Dans son livre "L'Ame française", Denis Tillinac entend bien critiquer "la politique en général, droite comprise". L'essayiste estime que les élites "ont oublié un certain nombre de fondamentaux": "On a l'impression qu'ils se polarisent sur l'économie et quand ils ont tous présenté leurs recettes pour un peu plus de croissance, de sécurité et un peu moins de chômage, vous avez tout dit. Leurs programmes se ressemblent, ils ne les appliquent d'ailleurs jamais", juge-t-il.
Et de déplorer le manque de carrure des hommes politiques actuels: "Il y a un déficit de politique au sens noble du terme. (…) François Hollande n'est pas président de la République française, il est rédacteur en chef d'une espèce de journal France qui serine une doxa d'un media à l'autre. Cette façon de basculer de la décision politique au commentaire incessant fait que l'homme politique est complètement démonétisé".
"Ca tourne au ridicule"
Ouvertement de droite, Denis Tillinac affirme qui votera à la primaire Les Républicains en novembre prochain, mais aucun candidat ne trouve vraiment grâce à ses yeux: "Je voterai pour celui qui me donnera l'impression de prendre en compte l'identité profonde de mon pays. Je suis prêt à attendre longtemps mais je commence à être impatient. Cette primaire n'est pas dans la culture de la droite et est en train de tourner au défilé de mode, on a un candidat supplémentaire par semaine, ça tourne un peu au ridicule".
Selon l'écrivain la France doit revenir à son identité profonde:
"L'âme de la France, c'est ce qui reste de 15 siècles d'histoire géo, c'est un patrimoine spirituel, intellectuel, culturel, paysager, gastronomique, ce sont les monuments. C'est un ensemble de choses charnelles qui composent un art de vivre un détour d'esprit, c'est l'humour, la langue française. Tout ça donne l'impression d'avoir été occulté par les élites.
Et de déplorer: "Quand on voit que Moscovici en est à prétendre que l'Europe n'a pas de racines chrétiennes… Si la France renie sa mémoire, elle perdra son identité. Nos élites ne proposent que ce qui résulte d'un demi-siècle de morale soixante-huitarde".