Le long travail de reconstruction d'Atsa et Lilia, victimes oubliées d'un kamikaze du Stade de France

Atsa et sa femme Lilia - Céline Martelet
Deux mois après les attentats du 13 novembre, le long travail de reconstruction se poursuit pour les 352 blessés des attentats. La plupart sont rentrés chez eux, quelques-uns ont repris un semblant de vie normale, mais beaucoup apprennent toujours à vivre avec leurs blessures.
Ce matin, sur RMC, nous allons à la rencontre d'Atsa et de sa femme Lilia, tous deux grièvement blessés au Stade de France. Le 13 novembre, ils vendaient des écharpes devant le Stade de France. Ils ont reçu des dizaines de boulons dans le corps. Ils étaient à quelques mètres de Bilal Hadfi lorsque le plus jeune des kamikazes a actionné sa bombe.
Atsa, 57 ans, que nous avions déjà rencontré en décembre, va lancer une association pour les victimes du Stade de France. Il souhaite vendre notamment des écharpes de supporters au profit de cette association. Il a rencontré pour cela le ministre des Sports qui s'est dit prêt à l'aider. 14 personnes ont été blessées gravement autour de l'enceinte le 13 novembre.
"Des progrès immenses"
Atsa est sorti de l'hôpital, mais sa femme est toujours hospitalisé à l'hôpital de la Pitié Salpétrière à Paris. Lilia n'a toujours pas retrouvé l'usage de la parole. Alors la femme d'Atsa, allongée dans son lit, se démène pour se faire comprendre.
"C'est juste de la tête, confirmer des propos…" lâche son mari.
Dans le regard de Lilia se lit toute sa frustration. Elle semble avoir tellement de choses dire. A quelques mètres du kamikaze, elle a reçu des dizaines de boulon, dont plusieurs en pleine tête.
Aujourd'hui Lilia réapprend à manger avec son mari. La convalescence sera longue très longue, mais pour Atsa sa femme est une miraculée. "Elle se rétablit rien", se réjouit-il. "Cela va être long, mais elle a fait des progrès immenses."
Et signe très encourageant, il y a quelques jours, Lilia pu tenir debout quelques instants.