Le Noël des chrétiens d'Irak : "On ne peut oublier notre passé"

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Ce Noël sera très particulier cette année pour toute une communauté : celle des chrétiens d'Irak. Des chrétiens qui, cet été, ont dû fuir leurs villes et leurs villages attaqués par les combattants de l'Etat Islamique (EI). Face à l'urgence, la France a mis en place un programme d'accueil. Au total, ce sont 800 personnes qui ont été accueillies ces derniers mois. C'est le cas de la famille Attala qui a fui, en août dernier, le pays et abandonné leur maison de Qarakosh à l'arrivée des combattants de l'EI.
Les neuf adultes et deux enfants qui la composent sont arrivés à Nantes le 27 octobre. Ils vont donc passer leur premier Noël loin de chez eux. RMC est allée à leur rencontre. Un réveillon que la famille Attala passera dans une maison austère prêtée par l'une des paroisses de Nantes. Pas de décorations au mur, pas de sapin, juste le nécessaire pour vivre. Si la simple évocation du mot "Noël" suffit pour leur faire monter les larmes aux yeux, Milad, le jeune père, se montre tout de même le plus enjoué possible.
"A chaque guerre, on nous chasse"
"On sera heureux pour les enfants. On ira à la messe… Mais au fond de nous; on ne peut oublier notre passé". Un passé que la famille ne peut s'empêcher de se remémorer. En effet, regarder photos et vidéos de l'an dernier à pareille époque est le seul moyen trouvé par la famille pour retrouver le sourire. Mais Naji est le seul à ne pas vouloir regarder ces images. A 60 ans, il a laissé tout une vie derrière lui en Irak et a pris la décision de ne jamais retourner sur place comme il l'explique à RMC. "Je n'ai plus rien là-bas. Bien sûr, mon pays me manque. Mais, nous, les Chrétiens, on ne vit jamais en paix en Irak. A chaque guerre, on nous chasse".
Fataliste, il l'assure : "Nous sommes des réfugiés là-bas aussi." Si cette année, il n'y aura pas de grande fête traditionnelle, le père Noël passera tout de même par la famille Attala. De quoi réjouir Asma 5 ans et Rasen 4 ans qui attendent avec impatience l'arrivée de "Baba Noël" (en araméen). Comme tout enfant, ils ont même passé leur commande :" une poupée et une poussette", pour elle et pour lui, "une grosse voiture".
Sur le même sujet, retrouvez ci-dessous l'intervention de Monseigneur Pascal Gollnisch ce matin sur RMC.