Le Parti socialiste dépêche une commission d'enquête à Marseille

Le Parti socialiste a créé mardi une commission d'enquête interne chargée de se rendre dans sa fédération des Bouches-du-Rhône, accusée par Arnaud Montebourg de pratiques frauduleuses et de "clientélisme féodal". /Photo d'archives/REUTERS/Charles Platiau - -
PARIS (Reuters) - Le Parti socialiste a créé mardi une commission d'enquête interne chargée de se rendre dans sa fédération des Bouches-du-Rhône, accusée par Arnaud Montebourg de pratiques frauduleuses et de "clientélisme féodal".
La création de cette commission était réclamée par le chef du PS local, Jean-Noël Guérini, gravement mis en cause par le rapport rendu public par Arnaud Montebourg début mars.
La commission, composée de huit membres et dirigée par l'ancien ministre de la Défense Alain Richard, devra étudier le fonctionnement de la fédération, l'une des plus grosses de France, ajoute le PS dans un communiqué, sans plus de précision sur le vote ayant validé cette commission.
Le Parti socialiste a perdu dimanche deux cantons marseillais au profit de l'UMP mais il reste largement majoritaire dans le département des Bouches-du-Rhône avec 37 élus de gauche sur 57 sièges.
Jean-Noël Guérini devrait retrouver jeudi son fauteuil de président du conseil général, un poste qu'il occupe depuis 1998.
Il a annoncé qu'il abandonnerait la présidence de la fédération socialiste des Bouches-du-Rhône à cette occasion, ce que lui demandait le PS.
Dans son rapport, Arnaud Montebourg réclamait la destitution de Jean-Noël Guérini et la mise sous tutelle de la fédération.
Il dénonçait un "système de domination sans limite" et de "clientélisme féodal" entourant le président du conseil général des Bouches-du-Rhône, dont le frère, Alexandre, est incarcéré depuis décembre dans le cadre d'une enquête sur les marchés publics du département présumés frauduleux.
Allant un cran plus loin, il accuse mardi Jean-Noël Guérini de complicité avec son frère Alexandre.
Dans un entretien publié par le quotidien La Provence, Arnaud Montebourg dit avoir déposé les preuves de cette complicité entre les deux frères - 44 pièces, 170 pages, 20 témoignages et un enregistrement audio - devant la justice et dans les mains de Martine Aubry, premier secrétaire du PS.
Laure Bretton