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Le PS ironise sur les mesures budgétaires, prend date pour 2012

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PARIS (Reuters) - Les ténors du Parti socialiste ont ironisé mardi sur les mesures d'austérité préparées par le gouvernement, qu'ils accusent de...

PARIS (Reuters) - Les ténors du Parti socialiste ont ironisé mardi sur les mesures d'austérité préparées par le gouvernement, qu'ils accusent de vouloir détricoter une politique menée depuis quatre ans.

Réunis en bureau national exceptionnel sur le thème de la crise, les principaux responsables du PS - dont quatre candidats à la primaire sur six - ont appelé à un changement de politique radical au lendemain de l'élection présidentielle de 2012.

"Ce qu'on retiendra des cinq ans de Nicolas Sarkozy c'est qu'il aura défait tout ce qu'il avait voulu faire en début de mandat", a dit François Hollande à la presse avant la réunion.

"Non seulement il avait un mauvais programme mais en plus il l'aura constamment déconstruit. Comme résultat politique, vous en conviendrez, il y a plus grande cohérence à retrouver", a ajouté le député de Corrèze.

L'ancien Premier ministre Laurent Fabius lui a fait écho.

"Pour un esprit aussi simple que le mien, (Nicolas Sarkozy) aurait pu directement ne pas faire ce qu'il a défait pendant cinq ans, dix ans quand on réfléchit. Dix ans de droite avec des résultats lamentables, il est temps de changer", a-t-il résumé.

Le gouvernement doit annoncer mercredi une dizaine de milliards d'euros d'économies et de recettes supplémentaires pour tenir ses objectifs de réduction des déficits malgré le freinage de la croissance.

Il devrait pour ce faire taxer les hauts revenus et revenir sur certaines mesures de la loi Travail emploi pouvoir d'achat (TEPA) comme la défiscalisation des heures supplémentaires.

Pour Martine Aubry, il y a urgence à gérer les choses "avec sérieux et avec ambition".

"La situation est grave. On ne peut pas repousser ça à 2013, 2014, 2015, a-t-elle dit. On peut agir tout de suite, on doit agir tout de suite. Si on ne change pas les causes qui nous ont amené à la crise, ça recommencera."

La maire de Lille a reproché au gouvernement de ne pas avoir reçu l'opposition avant d'arrêter ses choix.

"Je ne sais pas ce qu'il veut faire puisque nous n'avons pas été consultés, a-t-elle déploré. Quand je serai présidente de la République, c'est comme ça que je travaillerai : il y aura des grands débats au Parlement, on doit recevoir l'opposition, les syndicats."

L'ancienne ministre du Travail a approuvé la remise en cause de "l'aberration" de la défiscalisation des heures supplémentaires.

"Je suis heureuse que le gouvernement s'en rende compte aujourd'hui mais je voudrais aussi qu'il se rende compte qu'il faut aider les PME", a-t-elle dit.

Ségolène Royal a insisté pour sa part sur la nécessaire remise en cause des "règles du jeu" du système.

"Il faudrait qu'une bonne fois pour toutes les politiques soient en avance sur les crises", a dit la présidente de la région Poitou-Charentes, chantre d'un "ordre international juste où la finance sera au service de l'économie et non pas l'inverse".

Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse

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