Législatives : candidatures et parachutages

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C'est le "sport national" en période de législatives : il faut trouver un point de chute à certaines personnalités, quitte à écarter d'autres candidats. A gauche, Jack Lang a atterri dans les Vosges après avoir été député du Pas-de-Calais. Ségolène Royal, elle, sera candidate à La Rochelle après avoir été longtemps députée des Deux Sèvres. A droite, là aussi, certains parachutages ont fait du bruit : celui de Claude Guéant à Boulogne ou bien celui de François Fillon à Paris. A chaque fois, les candidats qui débarquent en terre inconnue trouvent coûte que coûte une bonne raison d'avoir choisi cet endroit : Claude Guéant a expliqué que la ville de Boulogne-Billancourt ne lui est pas inconnue car ses enfants y ont fait des études. A gauche, Olivier Ferrand, parachuté dans les Bouches-du-Rhône, a fait valoir que ses parents ne vivent pas loin.
« Une démarche de candidat ne s’improvise pas »
Olivier Delaporte a 57 ans, il est maire UMP de la Celle-Saint-Cloud dans les Yvelines et candidat aux législatives. Il est furieux car Henri Guaino pourrait être investi à sa place dans la troisième circonscription des Yvelines. Quand on lui dit qu'il est forcément un bon candidat au regard de son CV et de ses contacts, il n'est pas du tout d'accord : « Moi je suis très respectueux de Monsieur Guaino. Je reconnais son talent, ses qualités de plume. Une démarche de candidat ne s’improvise pas. Elle se construit dans la durée, non pas tout seul mais avec d’autres. Je n’ai aucun complexe à son égard, je me sens parfaitement armé, sinon plus d’ailleurs, notamment sur les questions budgétaires, fiscales et économiques ».
« On est jeté comme un Kleenex »
Michel Tonon est maire socialiste de Salon-de-Provence. Il voulait se présenter aux législatives dans la 8ème circonscription des Bouches-du-Rhône. Sauf que le PS a finalement décidé d'investir quelqu'un d'autre : Olivier Ferrand, président de la fondation Terra Nova et longtemps proche de DSK. Michel Tonon en garde beaucoup d'amertume, surtout qu'il a été sanctionné par le parti pour avoir critiqué cette décision. Il s'est confié sur RMC : « Trois mois avant une élection, voir débarquer quelqu’un, c’est se fiche à la fois du candidat mais surtout de nos concitoyens. On est jeté comme un Kleenex. Le pire c’est qu’après on vous demande de faire le travail pour que le candidat (parachuté) puisse mener la campagne. Effectivement, sans aucune attache et aucun relais, il a bien besoin de ceux qui sont là et qui connaissent les citoyens ».