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Les écologistes lancent leur campagne dans la division

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PARIS (Reuters) - Les écologistes français ont lancé jeudi leur campagne présidentielle par une université d'été censée mettre sur orbite leur...

PARIS (Reuters) - Les écologistes français ont lancé jeudi leur campagne présidentielle par une université d'été censée mettre sur orbite leur candidate Eva Joly mais qui met encore une fois en lumière leurs divisions.

Le rival malheureux d'Eva Joly pour la candidature à l'Elysée, l'ex-animateur de télévision Nicolas Hulot, ne viendra pas à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) lors de ce rendez-vous qui s'achèvera dimanche, préférant une "distance bienveillante".

Le député européen Daniel Cohn-Bendit, qui avait échoué face à Cécile Duflot pour prendre la direction du parti, est présent mais a d'emblée fait entendre une voix discordante.

Il a ainsi fait part de son scepticisme sur l'existence même d'une candidature écologiste en 2012, car, dit-il, le risque d'un score très faible pourtant susceptible d'empêcher le candidat socialiste de se retrouver au second tour, comme en 2002, doit faire réfléchir.

Dans une déclaration à I>Télé, il a même estimé jeudi que la question de la candidature écologiste devrait se reposer.

"Je donne rendez-vous à tout le monde en février prochain. En février, on verra quelle sera la situation politique, quel espace nous avons su conquérir et puis on décidera", a-t-il dit.

Cécile Duflot a répondu que la candidature d'Eva Joly était définitive et ne serait pas remise en question. Humiliés en 2007 avec Dominique Voynet (1,57%), les écologistes comptent sur la dynamique des 16,28% réalisés aux européennes de 2009 avec Daniel Cohn-Bendit, et sur la remise en question mondiale du nucléaire après la catastrophe de Fukushima.

Cependant, la crise de l'euro et la tempête boursière ont déplacé les débats et les sondages situent la candidate d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV) aux alentours de 5% actuellement, c'est-à-dire tout juste au niveau permettant d'obtenir le remboursement des frais de campagne par l'Etat.

UN GROUPE PARLEMENTAIRE ?

Daniel Cohn-Bendit estime que le seul objectif important pour EELV est d'obtenir, afin de s'enraciner dans la vie politique, un groupe parlementaire en 2012, ce qui passe obligatoirement par un accord avec le PS.

"S'il y a une nouvelle majorité, il faut un groupe conséquent, on ne peut pas avoir plus de ministres que de députés. Ça se négocie maintenant et je veux savoir quelles sont les conditions de négociation avec les socialistes", a dit l'ancien dirigeant de Mai 1968.

Eva Joly a remporté la "primaire" verte sur une ligne très à gauche et un programme où les thèmes purement environnementaux chers à Nicolas Hulot sont concurrencés par les réformes sociales et économiques.

Des discussions sont déjà en cours entre les deux partis depuis le printemps dernier, mais aucun ne peut a priori s'avancer, sauf à compromettre le succès de sa candidature à la présidentielle.

Interrogé par la presse, le porte-parole du PS Benoit Hamon a refusé de se prononcer sur l'éventuel abandon d'une candidature écologiste : "Si nous, on commence à expliquer qu'il ne faut pas de candidat Vert ! Et d'ailleurs, je n'en suis pas convaincu".

Il n'y aura pas de débat public à l'université d'été de La Rochelle du PS la semaine prochaine sur la question des rapports avec les écologistes, dont les dirigeants sont cependant invités, a-t-il dit. On ignore pour l'instant si Eva Joly viendra.

Le PS est lui-même engagé dans la bataille pour la désignation de son candidat à la présidentielle, pour laquelle cinq candidats sont en lice pour un vote en octobre.

Thierry Lévêque, avec Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse

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