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Les hommes de plus en plus nombreux à aller chez le coiffeur: "Ils ont tout simplement envie de plaire"

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En 2016, le nombre de visites des hommes chez le coiffeur a augmenté de 26%. Bernard Stalter, président de l'Union nationale des entreprises de coiffure, se félicite de la bonne santé économique de la deuxième activité artisanale de France (après les maçons) mais déplore le manque de personnel qualifié.

Bernard Stalter est président de l'Union nationale des entreprises de coiffure (Unec).

"Qu'on résiste à la crise, c'est top! Mais on résiste à la crise parce que les salons se sont réformés, on ne résiste pas à la crise avec les bras croisés. On résiste à la crise parce qu'on s'est beaucoup investi. Les salons de coiffure sont beaucoup plus évolués, plus design. On fait aussi de la communication. Il faut que les gens ne viennent pas seulement pas besoin mais aussi par plaisir.

On a déjà depuis 3-4 ans comme pour les femmes, lancé des tendances. Une tendance automne-hiver, une tendance printemps-été pour la coiffure masculine. Les hommes prennent davantage soin de leur personne, ils entretiennent leurs cheveux… C'est une tendance générale.

Les industriels ont aussi développé des produits adaptés aux hommes et dans les salons, il y a davantage de services qui leur sont adaptés. On pense évidemment aux barbiers. Je ne pense pas que ce soit une mode, c'est de l'entretien. L'homme a tout simplement envie de plaire. Et c'est une vraie réussite. Il faut maintenant transformer l'essai. Et si l'homme a envie de se rendre chez le coiffeur aussi souvent que la femme, je pense qu'il le mérite bien.

Il faut maintenant que les salons de coiffure s'adaptent au numérique, il faut que les clients puissent prendre rendez-vous par internet. Il faut muter vers les nouvelles technologies.

"Des salaires trop bas"

Depuis 5 ans, nous avons perdu un peu de clientèle féminine, donc de chiffres d'affaires. A nous de le faire évoluer pour redonner les lettres de noblesse à notre métier.

On freine la crise mais les salaires de chef d'entreprise restent trop bas. Il faut donc offrir des services supplémentaires, des moments de détente. Il faut reprofessionnaliser notre métier. On voit de moins en moins de coiffeurs avec des tondeuses, mais davantage avec des peignes et des ciseaux.

Il faut aussi apprendre à nous coiffeurs à faire le juste prix. On a une TVA à 20%. Donc sur une coupe homme à 20 euros qui prend une demie heure, c'est sûr que les salaires ne peuvent pas être bons. Il faut donc revaloriser le prix et mieux calculer le prix de revient pour que les coiffeurs puissent vivre.

C'est possible d'avoir des salons discount, mais vous ne pouvez pas payer le personnel de la même façon qu'un coiffeur dans un salon haut de gamme.

C'est un métier qui a tellement attiré les jeunes que les conseillers de l'Education nationale ont dit que c'était un métier bouché. Et du coup aujourd'hui, on est dans une situation où on manque de personnel qualifié".

Propos recueillis par Paulina Benavente