Les incendies en Afrique "sont dus à des techniques agricoles ancestrales", précise un chercheur

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Sa médiatisation n’est pas aussi importante que l’Amazonie. La Savane africaine est pourtant ravagée par de nombreux feux. Les chiffres sont même bien plus impressionnants en Afrique qu’en Amérique du Sud. Par exemple, près de 7.000 foyers ont été dénombrés en Angola, 3.400 rien qu’en République démocratique du Congo. Au Brésil ils sont au nombre de 2.127, soit cinq fois moins.
Et le mal touche cette région du globe chaque année. "Tous les ans les mêmes constats sont faits contrairement au Brésil où on avait endigué les feux en Amazonie, explique Guillaume Lescuyer, chercheur au Cirad, spécialiste "forêts et sociétés". Ces incendies sont dus à des techniques agricoles ancestrales. Les agriculteurs locaux font leurs cultures vivrières dans la foulée. Contrairement au Brésil, ce ne sont pas les mêmes acteurs qui mettent le feu".
"Les États sont moins puissants qu'en Europe"
"Les États laissent brûler ces forêts dans une certaine mesure. Ils sont moins puissants qu’en Europe et dans une moindre mesure qu’au Brésil. Il faudrait aider les petits exploitants à aller vers une exploitation plus intensive, plus moderne avec des fertilisants, de meilleures techniques d’exploitation. Mais les États comme en Angola, en Tanzanie ou à Madagascar n’en n’ont pas les moyens".
Selon la Nasa, 70% de la totalité des feux de forêts dans le monde se concentrent en Afrique sub-saharienne.