Livreur tué par des policiers ivres: "J'ai la haine contre eux"
A 4h15, ce jeudi matin, une voiture roule à vive allure boulevard Sébastopol, à Paris. Elle brûle des feux rouges. Il s'agit d'une voiture de police banalisée avec à son bord, deux policiers, un brigadier-chef et un lieutenant, qui n'étaient pas en service (le lieutenant était cependant d'astreinte, mais ce n'est pas lui qui était au volant, ndlr). Lorsque, soudain, leur véhicule percute la voiture de Yazid, un livreur de pain de 40 ans, père de trois enfants. Avec le choc, il est éjecté hors de son véhicule et décède sur le coup.
Les policiers revenaient d'une soirée arrosée dans une boîte près des Champs-Elysées et le conducteur avait 2,13 grammes d'alcool dans le sang. Ce vendredi sur RMC, Lila, la femme de la victime, encore sous le choc, fait part de sa colère: "J'ai la haine contre eux. La police est censée nous protéger et non prendre la vie d'une personne… Je n'arrive pas à l'accepter", enrage-t-elle.
"On est tous anéantis"
Elle ajoute: "Mon mari, c'était tout pour moi. Je ne sais pas comment je vais faire sans lui… Les policiers vont peut-être passer des années en prison mais lui ne reviendra pas alors qu'il n'a rien fait, qu'il partait juste pour travailler, pour nourrir ses enfants".
Leïla, la nièce de Yazid, est tout autant remontée. "On est tous anéantis, on ne comprend pas, témoigne-t-elle dans Bourdin Direct. C'est un mélange de tristesse et de rage envers les personnes qui ont commis ça. Des personnes censées être des exemples, nous punir si l'on conduit en état d'ébriété et c'est eux qui commettent cela. C'est limite se moquer du monde".
"Ils doivent payer pour ce qu'ils ont fait"
Comment envisage-t-elle la suite ? "On ne compte pas lâcher l'affaire. On va porter plainte, prendre un avocat et aller jusqu'au bout. Que justice soit faite, qu'ils payent pour ce qu'ils ont fait. Et s'ils doivent aller en prison, qu'ils y aillent. Je n'ai vraiment aucune pitié, aucune sensibilité par rapport à cela. Ils doivent payer pour ce qu'ils ont fait, à savoir la mort d'un homme".
"Très choqué" par tous ces événements, Hacène, le beau-frère de Yazid, ne dit pas autre chose: il va tout faire pour que les policiers soient punis. "Tuer un père de trois jeunes enfants (7, 9 et 11 ans, ndlr), c'est grave. Or personne n'est au-dessus de la loi donc on va se battre, on ne va pas lâcher l'affaire."