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Loi Macron: l'article qui veut rendre facultative l'ordonnance pour les lunettes

Si le texte est adopté, tout le monde pourra acheter des lunettes sans ordonnances.

Si le texte est adopté, tout le monde pourra acheter des lunettes sans ordonnances. - Denis Charlet - AFP

Pour faire des économies de santé et mettre fin aux délais d'attente pour obtenir un rendez-vous chez l'ophtalmologiste, un article du projet de loi Macron prévoit de rendre possible l'achat de lunettes de vue sans ordonnance.

C'est un article de la loi Macron que l'on n'avait d'abord pas vu. L'article "11 quarter C" du projet de loi, prévoit de rendre facultative l'ordonnance médicale pour tous ceux qui souhaitent acquérir des lunettes de vue. Si le texte est adopté, tout le monde pourra acheter des lunettes sans ordonnances: plus besoin de prendre rendez-vous chez l'ophtalmologiste, fini les délais d'attente pour se faire prescrire des lunettes à sa vue, l'opticien serait à même de pratiquer un examen optique.

Le rapporteur du projet de loi, Richard Ferrand, souhaite aussi supprimer la durée de validité des ordonnances pour des lunettes, aujourd'hui valables 3 ans. L'objectif est de permettre à l'Assurance maladie de faire des économies, car moins de consultations chez l'ophtalmo, c'est moins de dépenses pour la sécurité sociale.

"On sort complètement les lunettes du domaine de la santé"

Les ophtalmologistes eux, prédisent une "catastrophe sanitaire" si le texte est voté. "Aller directement chez l'opticien, c'est supprimer tout ce qui est examen oculaire, qui est concomitant avec l'examen de la vision, prévient Thierry Bour, président du Snof, syndicat national des ophtalmologistes français. Donc on sort complètement les lunettes du domaine de la santé. On n'est plus dans un cadre de parcours des soins, mais dans un cadre purement commercial".

"En plus l'opticien est transformé en prescripteur vendeur, ce qui pose un problème de conflit d'intérêt majeur. Alors que l'ophtalmologiste, en plus de ses compétences, permet de conseiller le patient sans arrière-pensée, poursuit Thierry Bour.

Philippe Gril avec Antoine Perrin