Lycéen le jour, dans la rue la nuit: "Dormir dehors est insupportable"

Au lycée le jour, dans la rue la nuit (photo d'illustration) - TIZIANA FABI / AFP
Ce lundi, après deux semaines de vacances scolaires, les lycéens reprennent les chemins de l'école. Mais cette rentrée n'a pas la même saveur pour tous les jeunes. En effet, selon le Réseau éducation sans-frontières, à Paris, une cinquantaine de lycéens seraient sans-abris. En clair, ils iraient à l'école le jour et dormiraient dans la rue la nuit. Par exemple, le lycée professionnel Hector Guimard dans le 19ème arrondissement, scolarise quatre mineurs isolés, tous âgés de 17 ans.
Toujours avec son cartable
Jusqu'à ce week-end dernier encore, ils dormaient dans des abris bus avant d'être enfin recueillis dans un foyer. Mais dès ce soir, ils doivent normalement se retrouver à nouveau à la rue. C'est pourquoi, ce lycée se mobilise : si aucune solution d'hébergement n'est trouvée pour ces mineurs le gymnase de l'établissement leur sera ouvert. RMC est allée à la rencontre de l'un de ces quatre lycéens-SDF : Omar, originaire du Mali.
Arrivé en France en avril dernier, orphelin, il a quitté son pays et a passé de longues semaines dans la rue. Ainsi, ces derniers temps, le seul endroit où le jeune homme a pu se protéger du froid, c'est dans les bus qui circulent la nuit : "Même si on ne peut pas dormir, c'est mieux que dehors car dehors c'est insupportable !". Cependant, même épuisé par ses longues nuits dans la rue, Omar n'a jamais manqué une heure de cours, même chose pour ses devoirs. Il serre d'ailleurs toujours contre lui son cartable blanc, dont il se dit "très fier".
"Hors de question qu'on les remette dans la rue"
La raison ? "J'ai envie d'apprendre", affirme-t-il au micro de RMC. C'est pourquoi, avec ses trois camarades sans-abris, il avoue "être inquiet" par rapport à sa situation. Toutefois, ce soir, si les autorités ne leurs trouvent pas de place dans un autre foyer, Omar et ses amis dormiront donc dans le gymnase du lycée. Dans Bourdin Direct, Nicole Chosson, la documentaliste de l'établissement Hector Guimard, l'assure, il est "hors de question qu'on les remette dans la rue".
Ainsi, avec les enseignants tout a été préparé pour les accueillir : "On s'est procuré un certain nombre de duvets neufs, des trousses de toilette… Tout est prêt." Du côté des élèves la solidarité est aussi de mise. En effet, une grande collecte de vêtements a été récemment organisée à leur profit. A noter que si le proviseur a donné son autorisation pour l'ouverture du gymnase, cette décision a été prise sans le feu vert du rectorat et de la préfecture...