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M. Le Pen et J-L. Mélenchon: ce qui les oppose

Marine Le Pen et Jean-Luc-Mélenchon ont débattu ce lundi sur RMC et BFMTV

Marine Le Pen et Jean-Luc-Mélenchon ont débattu ce lundi sur RMC et BFMTV - -

Pour certains, la présidente du Front National et le leader du Front de Gauche se ressemblent. Mais au cours de leur face-à-face en direct, ce lundi 14 février sur RMC et BFMTV, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon ont marqué leur vive opposition sur plusieurs grands sujets.

Le Pen et Mélenchon, même combat ? Depuis la publication du polémique dessin de Plantu le 19 janvier dernier dans L'Express, montrant les deux candidats à la présidentielle côte-à-côte sur un pupitre tenant un programme commun intitulé « Tous pourris », le débat fait rage.

Lors de leur face-à-face ce lundi sur RMC et BFMTV, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon ont montré que sur plusieurs points, leurs divergences étaient réelles et tenaces. Revue de détails des principaux sujets qui les ont divisés pendant ce duel télévisé, dont vous pouvez revivre certains des moments forts en vidéo en cliquant ici.

Immigration

Marine Le Pen a réaffirmé clairement la position du FN: « Je veux qu’on arrête l’immigration ». Elle a indiqué que lorsqu’il y avait « 1% d’immigration en plus », cela correspondait à « 1.5% de baisse moyenne des salaires » en France. Pour Marine le Pen, Jean-Luc Mélenchon, en ne partageant pas ce diagnostic, est « complice des grands patrons ». « L’immigration participe de la déstabilisation massive de notre système de protection sociale. Je n’ai rien contre les immigrés, mais contre l’immigration ».

Jean-Luc Mélenchon réclame au contraire « la régularisation de tous les travailleurs sans papiers de ce pays. Si vous faites partir les immigrés de chez nous, tous les comptes sociaux seraient déséquilibrés. Ils apportent 12 milliards de plus qu’ils n’en prennent ». Il ajoute qu’en étant régularisés, ils auront précisément droit à des salaires normaux et empêcheront les patrons de participer au dumping social. Il répond également à une proposition de la présidente du FN : « Vous proposez de supprimer l’Aide Médicale d’Etat [pour les immigrés]. Mais les microbes se fichent de savoir qui est malade ! Vous n’êtes pas contre les immigrés, vous êtes contre l’Humanité ».

Laïcité

Jean-Luc Mélenchon annonce que deux parlementaires vont prochainement déposer au nom du Parti de Gauche « une proposition de loi d’extension de la laïcité à des domaines où elle ne l’est pas encore. Je suis pour l’abrogation du Concordat d’Alsace-Moselle car je suis pour que l’on cesse de payer des prêtres, des rabbins, et demain je ne sais quelle autre religion ». Le leader du Front de Gauche reproche à la présidente du FN d’avoir ses « mauvais intégristes, qui sont les islamistes » mais de ne pas s’attaquer aux extrémistes chrétiens notamment.

Marine Le Pen lui rétorque : « Aujourd’hui, il faut être sourd et aveugle pour ne pas s’apercevoir que l’intégrisme musulman met en péril la laïcité. Vous n’avez jamais condamné les prières de rue ». Elle souligne que l’« apport Chrétien » à la France lui a permis de forger son « identité particulière ». « Nier les racines chrétiennes de la France me parait une absurdité historique et politique ». Sa conclusion : « Vous êtes un peu le Yvette Horner de la politique ».

Euro

Marine le Pen a défendu sa promesse d’abandon de l’Euro si elle est élue présidente de la République. « L’Euro a créé la vie chère dans notre pays ». S’adressant à Jean-Luc Mélenchon : « Monsieur, vous avez défendu Maastricht. Vous dites "J’ai fait une erreur" ; mais vous imaginez les conséquences de votre erreur ? Est-ce que vous êtes sûr de ne pas vous tromper aujourd’hui aussi ? ».

Jean-Luc Mélenchon souhaite, au contraire, s’appuyer sur le maintien de la monnaie unique pour « exiger qu’il y ait un SMIC européen ». Il évoque « une divergence totale » sur ce point avec Marine Le Pen. « Nous avons besoin d’une monnaie européenne pour lutter contre la mise en concurrence déloyale ».

Fiscalité

Jean-Luc Mélenchon défend sa proposition de « salaire maximum ». Il ne veut plus « une seule entreprise où le salaire d’en haut est vingt fois supérieur au salaire le plus bas. On peut faire moins : jusqu’à cinq fois supérieur. Aujourd’hui c’est la proportion qu’il y a dans les entreprises de l’économie solidaire. Deuxièmement il faut taxer le revenu maximum c'est-à-dire qu’il ne faut pas permettre à des gens de disposer de revenus au-delà du revenu médian ».

A cela, Marine Le Pen répond par une « échelle mobile des salaires », qui est une indexation réelle des salaires sur les prix « qu’avait supprimée Monsieur Mitterrand, ce qui fait que quand demain il y aura une inflation dans notre pays, les salariés vont être appauvris ». « Je pense que la justice nécessite de tenir compte de l’inégalité qui s’est développée en matière fiscale et qui fait que les classes moyennes et les classes populaires incontestablement voient peser sur elles un poids qui est aujourd’hui insupportable »

La Rédaction