"Malgré son âge, elle ne se laisse jamais faire": ce que l'on sait de l'agression antisémite dans le métro parisien

Une scène à caractère antisémite a eu lieu samedi soir dans une rame de la ligne 4 du métro parisien. La scène racontée sur le réseau social Twitter par un journaliste a permis l'ouverture d'une enquête.

Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner parle d'"un acte ignoble" après des insultes antisémites présumées proférées par des "gilets jaunes" contre une vieille dame dans le métro parisien, assurant que les auteurs sont poursuivis. 

La scène s'est déroulé samedi soir dans une rame de la ligne 4 du métro parisien: trois "gilets jaunes", visiblement alcoolisés, rentrent de la manifestation parisienne, et chantent "Macron démission". Ils font ensuite le geste de la "quenelle", geste à caractère antisémite. A ce moment, une dame de 74 ans se lève, indique qu'elle est de confession juive et demande à ces trois personnes d'arrêter de faire ce geste. Les trois hommes lui lancent: "Dégage la vieille". L'un d'eux lance: "On est chez nous". Personne dans la rame ne réagit et la vieille dame finit par sortir du métro. 

Rapidement, une enquête a été ouverte par la Police Régionale des Transports mais la femme a annoncé ne pas souhaiter porter plainte.

"Il fallait se lever, et elle l'a fait"

"Je ne suis pas du tout surpris par l'attitude de ma tante", explique Raphael, le neveu de la septuagénaire, interrogé par RMC. Il poursuit: "Dans la famille, ça nous a fait presque rire parce que ça correspond bien à son tempérament. Malgré son âge, elle ne se laisse jamais faire". 

Ce responsable communautaire confie également qu'il est très fier du geste de sa tante, "il fallait se lever, et elle l'a fait", explique-t-il. 

Le journaliste qui décrit la scène parle de sa honte de ne pas être intervenu. Aucun voyageur ne s'est d'ailleurs manifesté. "Ils ont probablement estimé que ce n’était pas la peine de leur répondre", explique la vieille dame. 

Elle a décidé de ne pas porter plainte. "Moins on parle des juifs, mieux c'est!", lance-t-elle à son neveu. Elle ne veut surtout pas donner d'importance à "des propos d'ivrognes", d'après ses mots.

Des associations comme la LICRA, comptent, elles, porter plainte, si l'enquête de la police conclut bien au caractère antisémite de la scène.