Maman tuée par son conjoint en pleine rue devant ses enfants: "Elle a cherché de l'aide partout" dénonce une amie de la victime

Johanna, 27 ans, a été poignardée à mort, lundi au Havre à l'entrée d'un supermarché. Son ex-compagnon a été interpellé et placé en garde à vue.

Pouvait-on venir en aide à cette femme avant le drame? C'est un drame qui a touché la France: une femme de 27 ans, est morte, lundi au Havre, poignardée de 14 coups de couteau par son ex-compagnon, devant leurs enfants de 2, 4 et 6 ans, à l'entrée d'un supermarché.

L'homme de 37 ans a été interpellé et placé en garde à vue. Le procureur de la République du Havre a annoncé l'ouverture d'une information judiciaire et sa mise en examen. L'homme, dont le casier judiciaire est vierge, a dit en garde à vue avoir "agi par crainte que la victime ne le prive de ses fils", selon le procureur. 

La garde des enfants était en effet le motif principal du conflit entre les deux ex-conjoints. Pourtant, la jeune mère de famille avait alerté ses proches et des associations de la violence de son conjoint. 

Après avoir alerté les services sociaux en mai, la jeune femme de 27 ans obtient une place dans un foyer, fin juillet, qu'elle rejoint quelques semaines plus tard. Entre temps elle dépose une main courante, le 10 août. Elle ne mentionne pas de violences, mais un climat tendu.

"Il avait dit qu'il le ferait"

Mais le lendemain, armé d'un couteau, il menace de l'étouffer avec un sac plastique. La police intervient à leur domicile, mais l'homme ressort libre de sa garde à vue. La procédure est classée sans suite.

Pour Laura, une amie de la jeune femme, "on savait que cela allait arriver".

"C'est malheureux mais personne n'a rien voulu entendre, personne n'a rien voulu croire et c'est arrivé", confie son amie. "Tout le monde était au courant. Tout le quartier, la police, la justice. Tout le monde était au courant. Tout le monde était au courant, personne n'a rien fait. On le criait à qui voulait bien l'entendre. On savait que ça arriverait un jour. Personne n'a rien voulu attendre, y croire. Et c'est arrivé. Il avait dit qu'il le ferait. Il a commencé le 11 août et il a fini le 16 septembre" 

C'est lorsque la mère récupère le petit âgé de 2 ans, ce lundi, au point de rencontre, une sandwicherie, qu'une dispute éclate à propos de la garde. Le père emmène alors les enfants acheter des glaces au supermarché voisin, et en sortant, il poignarde la mère. 

"Elle a essayé de chercher de l'aide partout"

Sans condamnation judiciaire antérieure, l'homme "n'apparaît pas avoir agi sous l'empire de toxiques et est indemne de toute affection psychiatrique", précise le parquet.

Son amie, Laura, dénonce l'inaction des pouvoirs publics face à ce genre de violences conjugales. 

"Elle a essayé de chercher de l'aide partout: foyers, associations, police... On savait. On espérait que ça n'arriverait pas. Mais on savait que ça arriverait si personne ne faisait rien. On lui disait d'appeler la police, elle-même savait déjà les réponses de la police toutes fraîches, toutes écrites. On appelait pour elle, mais c'était pareil: 'On a autre chose à faire', on nous raccrochait au nez, 'ce n'était pas assez important', etc.", poursuit-elle. 

En 2018, le ministère de l'Intérieur avait recensé 121 féminicides.