Marine Le Pen est toujours l'ennemie de l'euro

Marine Le Pen a réaffirmé mardi devant la presse étrangère être opposée à l'euro monnaie unique et a proposé de soumettre à référendum le retour concerté aux monnaies nationales si elle est élue à l'Elysée. /Photo prise le 10 avril 2012/REUTERS/Charles Pl - -
NANTERRE, Hauts-de-Seine (Reuters) - Marine Le Pen réaffirme être opposée à l'euro monnaie unique et propose de soumettre à référendum le retour concerté aux monnaies nationales si elle est élue à l'Elysée.
Devant la presse étrangère, la candidate du Front national a estimé mardi que l'euro, "c'est dix ans, rien du tout, une petite parenthèse qu'il faut vite refermer" et qu'il faut "imaginer des solutions nouvelles".
La plupart de ses adversaires jugent que la sortie de l'euro et les mesures prônées par Marine Le Pen à l'égard de l'Union européenne alourdiraient encore la dette du pays tout en rognant l'épargne et le pouvoir d'achat des Français.
Certains ont cru voir un changement d'approche de la dirigeante du FN lors de la publication d'une brochure proposant de soumettre à référendum l'évolution de l'euro, qui deviendrait une monnaie commune coexistant avec le franc.
Mais Marine Le Pen affirme ne pas avoir varié sur ce sujet.
Dans l'édition de mercredi des Echos, elle estime que l'actualité lui donne parfaitement raison. "La crise de l'euro fait rage, l'Espagne est la nouvelle victime, qu'on ne pourra pas renflouer", dit-elle.
"En France, on enterre le débat en disant 'Marine Le Pen est dingue, hystérique, débile'. Mais donnez-moi la même force de frappe que le système, donnez-moi TF1 par exemple et je vous retourne l'opinion", ajoute la chef de file du FN.
Selon Marine Le Pen, une sortie concertée de l'euro aurait pour avantage de réintroduire "un peu d'inflation dans l'économie", car les politiques de lutte contre l'inflation "ont eu pour conséquence le chômage de masse."
Jugeant que "le chômage et l'immigration" ont été les deux variables d'ajustement "pour maintenir les salaires bas", elle considère "qu'une inflation maîtrisée avec du plein emploi est la voie de la prospérité."
"La crise est devant nous, pas derrière nous. Les Français le sentent. Les 1.000 milliards d'euros lâchés par la Banque centrale européenne n'ont servi à rien", insiste-t-elle.
Priée de dire si Le retour au franc ne risque pas de se traduire par une dévaluation et donc un appauvrissement, elle répond: "Y aura-t- il une dévaluation? Peut-être ou peut-être pas."
Selon la dirigeante du FN, l'euro était en 2000 à 0,84 (dollar) et la croissance était alors bien meilleure, alors qu'il est aujourd'hui à 1,30 (dollar). "Il n'y aura de dévaluation compétitive volontaire politiquement décidée que si, au moment du retour aux monnaies nationales, l'euro est encore à 1,30. S'il est à 0,84, il n'y aura pas de dévaluation à faire", dit-elle.
Gérard Bon, édité par Gilles Trequesser