Marine Le Pen juge la quête des voix FN illégitime

Marine Le Pen estime que le "mépris" dont Nicolas Sarkozy et François Hollande font preuve, selon elle, envers les électeurs qui se sont portés sur son nom rend la quête de ces voix "particulièrement illégitime". /Photo d'archives/REUTERS/Vincent Kessler - -
PARIS (Reuters) - Marine Le Pen estime que le "mépris" dont Nicolas Sarkozy et François Hollande font preuve, selon elle, envers les électeurs qui se sont portés sur son nom rend la quête de ces voix "particulièrement illégitime".
Dans une lettre ouverte aux finalistes de la présidentielle, transmise jeudi à Reuters, la présidente du Front national juge inadmissible de dire que ses électeurs ne voulaient pas la porter à l'Elysée et qu'il s'agit d'un "vote de crise", de "désespérance", "d'extrême droite" ou "xénophobe".
"Je ne suis en rien propriétaire de mes voix du 22 avril. Je n'en revendique aucunement la propriété. Ce serait parfaitement contraire à l'idée que je me fais de la liberté du peuple", écrit-elle.
"Mais je considère qu'il est de mon devoir de défendre l'honneur de mes électeurs, et de demander qu'on cesse de les mépriser. J'estime que votre attitude jusqu'ici rend votre quête de ces voix particulièrement illégitime", ajoute-t-elle.
Marine Le Pen avait auparavant demandé jeudi à Nicolas Sarkozy sur RTL une réponse claire sur ce que l'UMP ferait en cas de duel entre des candidats du PS et du FN aux élections législatives de juin.
La dirigeante du FN, qui doit annoncer sa position personnelle pour le second tour le 1er mai, semble avoir laissé la porte ouverte à une prise de position, alors que les cadres de son parti évoquaient jusque-là un vote blanc.
Gérard Bon et Chine Labbé, édité par Yves Clarisse