RMC

Marseille: 1 an après le drame de la rue d'Aubagne, rien n'est encore réglé pour les délogés

Marseille commémore ce mardi le triste anniversaire du drame de la rue d'Aubagne et rend hommage aux victimes. En attendant, la situation des nombreux délogés des logements insalubres de la ville ne s'améliore toujours pas.

Drapeaux en berne et minute de silence. Marseille organise ce mardi des commémorations du drame de la rue d'Aubagne, un an jour pour jour après l'effondrement de deux immeubles qui avait fait 8 morts. Depuis, la ville a connu une vague d’évacuations d’urgence sans précédent suite à l’application d’un principe de précaution.

Environ 3.200 personnes ont dû quitter leur logement, avec 332 arrêtés de péril graves ou imminents ont été pris dans des immeubles insalubres selon les chiffres de la mairie.

Parmi eux, nous avons rencontré Dominique, expulsé en janvier dernier de son immeuble classé insalubre et dangereux. Depuis, comme beaucoup de délogés, il est allé d’hôtel en hôtel puis en appartement provisoire toujours dans l’attente d’un relogement définitif.

"Il y a des jours où je suis tout seul ici et je fonds en larmes"

Après 10 mois d’errance passée dans 4 hôtels différents, Dominique vit aujourd’hui entouré de ses cartons dans un appartement provisoire qu’il ne supporte plus.

"Je ne peux pas vraiment m'installer car je ne sais pas ce que sera demain... C'est plein Canebière, il y a un bruit épouvantable. Il y a des jours où je suis tout seul ici et je fonds en larmes. Je demande simplement d'être relogé de façon définitive et de pouvoir me reconstruire. Ce n'est pas qu'un effondrement d'immeuble, il y a un effondrement individuel. On s'effondre à force, depuis des mois et des mois..."

"Il faut des réponses pour ceux d'aujourd'hui... et ceux de demain malheureusement"

Environ 1.800 personnes seraient aujourd’hui en attente de relogement estime le collectif du 5 novembre, et la liste devrait encore s’allonger affirme Bernard Eynaud, l’un de ses portes-parole.

"La crise n'est pas derrière nous, elle continue. On sait qu'il y a encore 40.000 logement qui sont insalubres, donc ça va continuer. D'autres gens seront évacués. Il faut des réponses pour ceux d'aujourd'hui et ceux de demain malheureusement.
Des réquisitions ? Pourquoi pas. Nous y sommes favorables. Il nous faut du logement social et du logement très social, même en centre-ville."

Parmi les réponses apportées, la mairie a signé récemment une charte du relogement et le gouvernement a annoncé la création d’une agence de rénovation de l’habitat à Marseille.

Lionel Dian (avec J.A.)