"Je n’ai pas encore fait le deuil": le témoignage de Paul, qui a perdu sa sœur dans le drame de la rue d'Aubagne
Mardi, cela fera très exactement un an que plusieurs immeubles de la rue d’Aubagne à Marseille se sont effondrés. L’accident avait fait 8 morts. Et un an après l’émotion est toujours vive dans le quartier. Des photos de victimes ont été affichées à plusieurs endroits et une nouvelle "marche de la colère" est prévue pour samedi.
Certaines familles ont perdu plus qu’un proche dans ce drame. C’est notamment le cas de Paul Blanc. Sa sœur avait perdu la vie dans les effondrements et, quelques jours plus tard, c’est sa mère qui était décédée, n’ayant pas supporté la perte de l’un de ses enfants.
Alors in an après, Paul Blanc a toujours des difficultés pour évoquer la catastrophe de la Rue d'Aubagne. "Ma vie a été vraiment bouleversée par ce drame et ce n’est pas fini, ce n’est pas enterré, je n’ai pas encore fait le deuil complètement", indique-t-il.
Sa sœur, Marie, 55 ans, qui louait un appartement au 5e étage, décède dans l'effondrement de l'immeuble insalubre. Et quatre jours plus tard, Paul perd également sa mère, victime d'un AVC foudroyant. Pour lui, tout est lié.
"Pour moi, c’est la 9ème victime de la rue d’Aubagne parce que s’il ne s’était rien passé, elle serait encore là aujourd’hui, c’est sûr. Quand elle a appris la nouvelle et qu’elle a compris que c’était l’immeuble de sa fille et qu’après un effondrement comme celui-là il y a avait qu’il y ait des survivants, ça lui a fait un choc trop important", explique Paul.
Des responsabilités à tous les étages
Sa sœur avait choisi de poser ses valises à Marseille et pour son frère, c’était tout sauf un hasard. "Disons qu’en France, c’était le meilleur endroit où on pouvait trouver du soleil, la mer, de la mixité, et une ville qui bouge", indique-t-il.
Du côté de l'enquête, l'instruction est toujours en cours. Mais pour l'avocat de Paul, David Metaxas, tout le monde a une responsabilité dans ce drame : experts, propriétaire et ville de Marseille.
"Nous, on veut que toute la chaîne de responsabilité soit actionnée devant le tribunal. ON est méprisant avec les règles de sécurité pourvu que l’argent rentre. C’étaient des gens modestes, mais c’était des gens qui payé leur loyer et qui donc avait le droit à une sécurité minimum. Or le dossier a d’ores et déjà établit que ça n’avait pas été le cas", affirme-t-il.
Paul, lui, sera présent demain à Marseille demain pour les commémorations. La ville est devenue un vrai lieu de pèlerinage pour lui.