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Mehdi Kemoune: "Pourquoi la CGT va (de nouveau) boycotter la conférence sociale"

Mehdi Kemoune, secrétaire général adjoint de la CGT Air France, ce mercredi sur RMC.

Mehdi Kemoune, secrétaire général adjoint de la CGT Air France, ce mercredi sur RMC. - RMC

Le secrétaire général adjoint de la CGT Air France, invité ce mercredi de RMC, a expliqué pourquoi, dans le contexte tendu d'Air France notamment, la CGT refusait de se joindre aux discussions entre partenaires sociaux à l'occasion de la conférence sociale du 19 octobre.

La CGT n'en sera pas. Le syndicat a décidé mercredi de boycotter la quatrième conférence sociale du quinquennat, le 19 octobre prochain, comme elle avait boudé la précédente, arguant d'un "contexte social tendu", notamment à Air France. Visiblement, la confédération n'a pas été sensible au changement de ton du gouvernement, entre un François Hollande regrettant "la brutalité d'un certain nombre de décisions qui peuvent être celles des patrons", après qu'un syndicaliste ait refusé de lui serrer la main à Saint-Nazaire, et une Ségolène Royal, suggérant sur RMC et BFMTV que la direction d'Air France devait suspendre son plan de restructuration. Quant à Manuel Valls, il estime que le plan de restructuration menaçant 2.900 emplois chez Air France "peut être aujourd'hui évité".

"On est face à un mur"

Pourtant, le syndicat est prêt à reprendre sa place à la table des discussions, comme l'a assuré ce jeudi sur RMC Mehdi Kemoune, secrétaire général adjoint de la CGT Air France. Sauf que, selon lui, "il n'y a aucune nouvelle proposition de la direction de la compagnie". "Il n'y a rien du tout à ce jour. Nous avons fait un certain nombre de propositions, notamment sur la stratégie. Mais on est face à un mur. Ce petit jeu de la direction d'opposer les personnels d'Air France est très dangereux", prévient-il. "On en a marre du monologue social et que les discussions soient cloisonnées entre différentes catégories de personnels. L'ensemble des salariés doivent être partie prenante aux discussions".

Dans ce contexte, Mehdi Kemoune ne voit pas comment son syndicat pourrait participer à la grande conférence sociale. "La CGT ne peut pas aller à une conférence sociale quand il y a un monologue social, il faut être cohérent". Mais il n'y a pas qu'Air France argumente-t-il. "Dans beaucoup d'entreprises, un certain nombre de salariés commencent à se dire qu'il faudrait que le dialogue social soit efficient en France. On en a marre de parler à un mur".

Salariés d'Air France: "Pour une fois police et justice font très vite leur travail"

Par ailleurs, Mehdi Kemoune, a reconnu que "des membres de la CGT figurent parmi les gardés à vue" après les violences qui ont émaillées le CCE d'Air France le 5 octobre dernier. Des salariés qui ont été mis à pied à titre conservatoire et qui seront jugés en décembre. "Pour une fois la police et la justice font très vite leur travail, alors qu'habituellement ce genre d'affaire se traite en un an", souligne le secrétaire général adjoint de la CGT Air France.

P. Gril avec JJ. Bourdin et AFP