Migrants de Calais: les policiers, débordés, dans la rue

Des policiers surveillent des migrants, à Calais, en août dernier. - François Lo Presti - AFP
La colère monte à Calais. Après les routiers, ce sont les policiers qui font part de leur mécontentement. La raison ? L'afflux de clandestins qui veulent migrer en Grande-Bretagne. Il faut dire que la situation a empiré depuis cet été avec l'arrivée massive de nouveaux migrants venus du Proche et Moyen-Orient. Mais trop, c'est trop pour les forces de l'ordre. C'est pourquoi, le Syndicat général de la Police-Force Ouvrière (SGP-FO) appelle pour la première fois à manifester ce lundi, Ils veulent des moyens supplémentaires pour faire face à cet afflux de migrants.
"La situation évolue, le nombre de migrants augmente mais nous continuons à travailler à effectifs constants" explique à RMC Gilles Debove, le responsable du syndicat. Et de préciser : "Nous sommes en moyenne entre 20 et 22 fonctionnaires de police. Mais pour certaines tranches horaires (samedi et dimanche matin) il y a seulement quatre fonctionnaires. Et quatre c'est insuffisant !" Car selon les autorités, il y aurait actuellement entre 1 400 et 1 500 clandestins, principalement originaires du Soudan et d'Érythrée.
"J'ai peur"
Le rassemblement, auquel sont "invités tous les citoyens", selon un communiqué de presse du SGP-FO, est prévu lundi à 10H00 à un échangeur, d'où partira une opération escargot sur la rocade Est de la ville portuaire. Il faut dire que chez les habitants aussi, le manque de moyens des policiers inquiète. D'autant plus que ces derniers mois le climat est devenu dangereux comme l'explique au micro de RMC, Magguy serveuse dans un restaurant proche du port : "Ils rôdent autour des camions munis de barres de fer ou de couteaux. On a perdu beaucoup de client étant donné que les routiers ne pouvaient plus dormir car ils étaient obligés de monter la garde autour de leurs camions."
Les forces de l'ordre, pas assez nombreuses, ne peuvent en effet plus faire face comme l'assure à RMC cette policière : "Certains week-ends, il n'y a que deux véhicules pour assurer la totalité des interventions de police sur Calais et ses environs. Ce ne sont donc pas des conditions de sécurité optimales pour les habitants de la ville". Et celle-ci de craindre aussi pour sa vie : "Quand j'interviens, parfois j'ai peur parce que je me dis que s'il y a 200 personnes face à nous, à quatre ou cinq qu'est-ce qu'on fait ?" Les policiers calaisiens manifestent donc pour obtenir le renfort de vingt agents supplémentaires.