Militants FN en garde à vue: "Avec ce genre d'affaire, on se rend compte que le FN n'a pas changé"
L'ex-numéro 2 du FN en Seine et Marne dort en prison. Avec cinq autres militants et sympathisants du parti d'extrême droite, Adrien Desport est accusé d'avoir, entre autres, incendié 17 voitures (entre octobre 2014 et avril 2015). Adrien Desport est aussi accusé d'avoir inventé une agression à Mitry-Mory et dénoncé le lendemain l'insécurité dans sa commune. Les six personnes, âgées de 21 à 26 ans, sont mises en examen pour association de malfaiteurs, dégradation, et, pour Adrien Desport, dénonciation de faits imaginaires. Ce jeudi, sur RMC, des victimes réagissent.
"C'était pour me faire peur"
Interrogée par RMC, Fanny, habitante de Mitry-Mory, dont le véhicule a été incendié, se dit surprise par l'identité des accusés: "Je m'attendais vraiment à voir un groupe de délinquants. Je tombe un peu des nues. Je ne comprends pas l'intérêt, je ne comprends pas pourquoi nous". Elle ajoute "être un peu déçue" car selon elle "aujourd'hui il y a d'autres moyens de se faire entendre". De son côté, Alain, militant socialiste et donc opposant d'Adrien Desport, dont la voiture a aussi été incendiée, estime avoir été visé à cause de son engagement politique.
"Je suis persuadé qu'il m'a visé en tant que militant socialiste. Ce n'est pas par hasard. Les autres, c'était vraiment une question de récupération, pour pouvoir dire qu'il y avait un climat de tensions, un climat d'insécurité. Mais moi, c'était vraiment pour me faire peur. On parle de dédiabolisation du FN mais avec ce genre d'affaire on se rend compte que c'est le FN de toujours, qu'il n'a pas changé, celui de Jean-Marie Le Pen. Il y a les mêmes façons de procéder", analyse-t-il. Et d'assurer: "C'est une expérience assez dure".
"Il nous fait du tort"
Renaud Persson, secrétaire départemental FN de Seine-et-Marne, est très en colère. "C'est terrible d'apprendre de telles choses. Que quelqu'un se disant du Front national se comporte de cette façon c'est absolument inimaginable. Je considère, surtout pour M.Desport, que ce ne sont d'ailleurs pas des membres du Front national. C'est un ennemi du mouvement. Il nous fait du tort. Moi je construis et lui détruit".
Enfin Stéphane, également victime du groupe d'amis et partie civile dans ce dossier, estime que "le fait qu'ils aient des cartes du FN ne change rien. Ce sont des délinquants cela n'a rien à voir avec le parti. Je suis moi-même élu du Front national donc si c'était fait pour aider le parti… Non, ce sont des délinquants rien de plus".