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Morin invite la majorité à ne pas aller sur le terrain du FN

Après la publication d'un sondage qui donne 20% d'intentions de vote à Marine Le Pen, le président du Nouveau Centre Hervé Morin met en garde la majorité contre la tentation de jouer le jeu du parti d'extrême droite. /Photo d'archives/REUTERS/Philippe Woj

Après la publication d'un sondage qui donne 20% d'intentions de vote à Marine Le Pen, le président du Nouveau Centre Hervé Morin met en garde la majorité contre la tentation de jouer le jeu du parti d'extrême droite. /Photo d'archives/REUTERS/Philippe Woj - -

PARIS (Reuters) - La "cote d'alerte" a été franchie avec un sondage qui donne 20% d'intentions de vote à la présidente du Front national, Marine...

PARIS (Reuters) - La "cote d'alerte" a été franchie avec un sondage qui donne 20% d'intentions de vote à la présidente du Front national, Marine Le Pen, au premier tour de l'élection présidentielle en France en 2012, a estimé vendredi le président du Nouveau Centre, Hervé Morin.

L'ancien ministre de la Défense a mis en garde la majorité contre la tentation de jouer le jeu du parti d'extrême droite, au risque de provoquer "un 21 avril des idées".

"Ce signal politique, c'est celui d'abord et avant tout, pour nous la droite et le centre, de ne pas aller sur le terrain de Marine Le Pen", a-t-il déclaré sur i>Télé après la publication vendredi d'un sondage Ifop dans France Soir.

"La pire des choses serait que cette cote d'alerte qui a été franchie aujourd'hui dans ce sondage nous amène à un 21 avril des idées, c'est-à-dire que nous perdions nos valeurs, nos références, pour aller sur un terrain où nous sommes sûrs de perdre".

Le 21 avril 2002, le candidat du Front national, Jean-Marie Le Pen, s'était retrouvé devant le candidat socialiste Lionel Jospin au premier tour de l'élection présidentielle et avait affronté au second tour le président sortant Jacques Chirac.

A 14 mois du prochain scrutin, l'UMP a décidé, avec l'aval de l'Elysée, de lancer un débat sur l'exercice des cultes en France, notamment musulman.

Candidat potentiel en 2012, Hervé Morin a dit constater un "mécontentement sourd et profond" dans le pays.

"Nous n'avons aucun intérêt à attiser les haines, les peurs et les réflexes, nous devons apporter des solutions concrètes et pragmatiques", a-t-il estimé. "L'idée d'aller stigmatiser une partie de nos compatriotes en évoquant la question de l'islam et sa compatibilité avec la laïcité est une idée, excusez-moi, folle".

Selon Hervé Morin, "les musulmans français, qui sont entre cinq et sept millions, demandent une seule chose : être considérés comme des Français comme les autres".

Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse

REUTERS