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Mort à cause d'un tournevis dans le moteur? "On nous l'a tué"

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Photo d'illustration - JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP

Le 2 mai 2013, alors qu'il sortait de chez le garagiste, Jean-Bernard, un motard de 31 ans, se tuait en perdant le contrôle de son véhicule sur la rocade sud d'Angers. Le mécanicien qui avait oublié un embout de tournevis dans le moteur de la moto comparaît ce vendredi à Angers pour homicide involontaire.

Jean-Bernard Rolland est-il mort à cause d’un tournevis oublié dans le moteur de sa moto ? Le 2 mai 2013, ce motard de 31 ans perdait le contrôle de son véhicule sur la rocade sud d'Angers pour des raisons indéterminées alors qu'il sortait tout juste de chez le garagiste. Le mécanicien qui venait de réparer sa moto est convoqué ce vendredi devant le tribunal correctionnel d’Angers. Il lui est reproché d’avoir commis une négligence lors des réparations : il a oublié son tournevis dans le moteur de la moto. Négligence qui pourrait être à l’origine de l’accident mortel de Jean-Bernard Rolland. C'est en tout cas la version défendue par sa famille.

"Le concessionnaire lui dit : 'Je te préviens ta moto fait du bruit. Ça doit être mécanique, un bruit de chaîne mais tu peux y aller"" explique ce vendredi sur RMC, Bernard Rolland, le père de la victime. "Le concessionnaire a restitué à mon fils sa moto en lui signalant qu'elle faisait un bruit mais il lui a dit qu'il pouvait y aller. Or trois kilomètres plus loin, notre fils s'est tué" confirme Monique, la mère de famille. "Il n'aurait jamais dû le laisser partir avec cette moto, s'emporte Bernard Rolland. On nous l'a tué".

"Ils ne méritent pas d'exercer"

Est-ce à cause d’un excès de vitesse ? Impossible répondent ses proches. Jean-Bernard était toujours prudent au volant. "Il était moniteur voiture et moto et enseignait la sécurité donc il ne peut pas y avoir eu de fautes de son côté", assure son père dans Bourdin Direct. "Il était réputé sur la place d'Angers pour la prudence qu'il enseignait. Son permis de conduire c'était son emploi et il en était conscient", atteste de son côté sa mère. Sur les lieux de l’accident, les inspecteurs de police découvrent un bout de tournevis dans le moteur de la moto. Est-ce cela la réelle cause du drame ?

Si le mécanicien reconnaît que c’est bien son tournevis, il refuse toutefois d’assumer l’entière responsabilité de l’accident. Patrick Descamps,son avocat ainsi que celui de son patron, a demandé une contre-expertise. Dans Bourdin Direct, il souligne : "On ne peut pas exclure qu'il y ait eu une vitesse élevée et supérieure à la vitesse autorisée". Le mécanicien et le concessionnaire, toujours en poste dans le même garage, sont donc amenés à s'expliquer ce vendredi. Ils risquent de trois à cinq ans de prison ferme et une interdiction de pratiquer. Ce que souhaite en tout cas Monique qui affirme : "Ils ne méritent pas d'exercer".

Maxime Ricard avec Amandine Dubiez