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Mort d'un SDF à Douai: "C'est inadmissible"

Un SDF est décédé ce samedi à Douai

Un SDF est décédé ce samedi à Douai - FREDERICK FLORIN / AFP

Un jeune homme sans domicile fixe de 29 ans, retrouvé inanimé samedi dernier à Douai, dans le Nord, est décédé quelques heures plus tard à l'hôpital, vraisemblablement victime d'hypothermie.

Le froid a fait une première victime en France. Il s'agit d'un SDF de 29 ans retrouvé samedi inanimé dans l'entrée d'un établissement scolaire à Douai, dans le Nord. Il est décédé dans les heures qui ont suivi, vraisemblablement victime d'hypothermie. Il faut dire que dans le Nord, les températures ont fortement chuté ce weekend. Mais déjà depuis le 1er décembre, la préfecture a déclenché le niveau 1 du plan grand froid, qui prévoit 300 places d'hébergement d'urgence en plus des 11 600 existantes tout au long de l'année.

"Ce n'est pas un problème de places manquantes"

Concrètement, à Douai, deux centres d'hébergement d'urgence, pouvant accueillir au total 17 sans-abris, ont été ouverts. Et, comme l'explique ce mardi sur RMC, Frédéric Chéreau, le maire socialiste de la ville, ces centres n'étaient pas complets la nuit du drame. "On n'est pas là face à un cas de surpopulation dans les centres d'accueil où ce jeune homme n'aurait pas eu de place disponible", assure-t-il. D'autant plus que "ce jeune homme avait refusé l'hébergement d'urgence".

Il insiste : "Ce n'est pas un problème de places manquantes". Pour sa part, Ludovic, président de l'association "Aide aux plus démunis " qui vient en secours aux SDF de Douai, juge la mort de ce SDF "inadmissible". "Le 115 passe, distribue de la soupe, des repas chauds mais ce n'est pas assez" estime-t-il dans Bourdin Direct. Pour lui, "il faudrait passer à la vitesse supérieure", c'est-à-dire que "les pouvoirs publics devraient réquisitionner des salles des sports qui ne servent à rien pendant les vacances de Noël".

Crainte d'une "catastrophe humanitaire"

"Tous les ans, nous disons la même chose et nous sommes en 2014 et rien est fait", regrette-t-il, avec émotion. Yvan Mouton, porte-parole de l'association Action Froid, considère lui aussi que cette mort "n'est pas acceptable dans la mesure où c'est prévisible". En effet, il affirme sur RMC que "cela fait trois semaines que nous disons qu'avec des températures comprises entre 0 et 5 degrés les organismes s'usent, les gens se fatiguent et quand arrivent la vague de grand froid on assiste à un véritable carnage".

A l'échelle nationale, il dit "craindre une catastrophe humanitaire". Pour lui, "les capacités d'accueil ne sont pas suffisantes. Il faut les augmenter et aller très vite". Et de prendre l'exemple de Paris où, selon lui, "il y a douze gymnases réquisitionnables qu'il faudrait ouvrir maintenant". La municipalité de la capitale a récemment annoncé que 1 000 places supplémentaires allaient être ouvertes, en plus des 9 000 déjà existantes.

Maxime Ricard avec Juliette Droz