Mur anti-stationnement des gens du voyage à Toulouse: "On se sent rejeté"

Contre le stationnement illégal des caravanes, la mairie de Toulouse fait construire un mur. (Photo d'illustration) - AFP
Comment empêcher les gens du voyage de s'installer illégalement dans un parc municipal? La mairie Les Républicains de Toulouse a trouvé la parade: la construction un mur qui encercle le parc de la Mounède, situé à la périphérie de la ville. Un mur de 370 mètres de long et de 80 centimètres de haut est en train d'y être érigé.
Conséquence: dans quelques jours, les caravanes ne pourront plus y stationner. Les riverains, interrogés par RMC, se disent soulagés. Les gens du voyages, eux, sont expulsés et ne savent pas où aller.
"Où irons-nous?"
Dans deux semaines, il sera impossible d'accéder à ce parc. Julia et Patrice, qui appartiennent à la communauté des gens du voyage, peinent à contenir leur colère.
- "On se croirait en prison! C'est inadmissible, inadmissible!", s'emporte Patrice au micro de RMC.
- "Ça me fait penser à des animaux", se désole Julia. "On se sent rejeté, mal vu. Si on n'a pas cette aire d'accueil, où irons-nous?"
"Ça sécurise"
Pour les riverains, agacés par la répétition des actes de vandalisme et des agressions, l'initiative de la mairie est synonyme de soulagement. Gérard est chef d'entreprise dans le quartier:
"Ça sécurise, encore une fois, le quartier et ça le rend un peu plus acceptable. Nous, on a une société, ici, donc j'espère qu'au moins cela sera plus tranquille. Que ça apportera un peu plus de sérénité, parce que c'est vrai que le soir, il y a un peu de cirque. Il y a des gens qui font beaucoup de bruit, les motos, etc. Donc c'est un petit peu plus sécurisant pour tout le monde".
"On était sur un campement illégal"
Depuis plusieurs jours, à Toulouse, l'initiative de la mairie a créé la polémique, Christophe Alvès, maire adjoint:
"On a l'impression, vraiment, qu'on va faire le mur de Berlin. Cela n'est pas du tout cela. Je ne mets personne à la porte, je n'enferme personne. Je sécurise, simplement, des installations municipales qui sont la propriété de la ville, qui doivent revenir aux riverains. Et je le rappelle, je le dis: on n'était sur un campement illégal".
Le syndicat mixte d'accueil des gens du voyage considère que les 220 mille euros dépenses pour la construction de ce mur auraient pu servir pour l'agrandissement d'une aire d'accueil. 500 à 600 places sont nécessaires autour de la ville...