Nicolas Comte (SGP-FO Police): "Les violences contre les policiers ont augmenté de 40%"
Les policiers demandent des comptes à la ministre de la Justice Christiane Taubira. Ils veulent comprendre pourquoi un détenu considéré comme dangereux a pu bénéficier d'une permission, en mai dernier. Âgé de 24 ans, ce jeune homme connu pour une trentaine d'antécédents judiciaires, notamment des vols à main armée et des violences volontaires, en avait profité pour se faire la belle, et n'avait pas réintégré la prison de Réau (Seine-et-Marne), où il était détenu et où il s'était radicalisé. Les policiers l'ont retrouvé, ce lundi, face à eux. Il venait de commettre un braquage dans un entrepôt de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), et n'a pas hésité à tirer sur les forces de l'ordre, blessant grièvement un policier à la tête. Le malfaiteur a finalement succombé à ses blessures après avoir essuyé les tirs de défense des policiers. Le policier atteint à la tête, est "dans un état désespéré", selon Nicolas Comte.
"Comment un tel individu a pu bénéficier d'une permission de sortie?"
Invité ce mardi de Jean-Jacques Bourdin, le secrétaire général adjoint du syndicat Unité SGP-Police FO, veut aujourd'hui "des réponses". "Pourquoi cet individu dangereux et connu comme tel a pu bénéficier d'une permission de sortie ? Il était tellement dangereux que la DGSI, après son évasion, a établi une fiche S contre lui. C'est invraisemblable. Comment se fait-il qu'on puisse autoriser une permission de sortie à quelqu'un qui est dangereux ?". "Après le braquage le malfaiteur et son complice ont été encerclés et malgré tout, il a fait feu sur plusieurs policiers. C'est quelqu'un qui était extrêmement déterminé", ajoute le syndicaliste, qui note : "les frontières sont poreuses entre le banditisme classique, et ces individus qui se radicalisent. On voit que des jonctions se font".
"Guet-apens, voiture lancée contre un policier..."
Au-delà de ce drame, Nicolas Comte a également dénoncé la multiplication des violences contre les policiers ces derniers mois : "Les actes de violence contre les policiers ont augmenté de près de 40 % !". Citant notamment un récent "guet-apens contre des policiers à Arles (Bouches-du-Rhône). Des individus qui allument des feux de poubelles pour attirer les pompiers, les pompiers qui appellent les policiers - puisque maintenant les pompiers doivent être protégés quand ils interviennent, et nos collègues qui sont pris à partie, leur voiture dérobée et incendiée au cœur du quartier".
Autre exemple, "un mineur de 17 ans interpellé dimanche à Toulouse pour avoir lancé sa voiture volée contre un policier". "On a de la chance, parce qu'à chaque fois ces situations pourraient déboucher sur des drames".