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Nicolas Hénin sur James Foley: "il avait développé une énorme force intérieure"

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Nicolas Hénin, ancien otage en Syrie et compagnon de cellule de James Foley, le journaliste américain assassiné par l'Etat islamique, a témoigné ce matin sur RMC. Le journaliste français a tenu a rappeler la force de son ami: "je n'ai pas été surpris de le voir se tenant droit, regardant devant lui, il ne tremblait même pas", a-t-il raconté.

Pour Nicolas Hénin, James Foley "était plus qu'un collègue". Le journaliste français, otage en Syrie de juin 2013 à avril 2014 avait partagé la même cellule que son confrère américain. Les deux hommes avaient tissé de "vrais liens d'amitié".

"On passait beaucoup de temps ensemble, beaucoup de temps à discuter et on était très proches y compris physiquement puisque quand j'ai quitté la cellule on avait installé nos couchages l'un à côté de l'autre", a raconté Nicolas Hénin.

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"Maltraité, frappé, torturé"

James Foley a déjà passé 9 mois en captivité lorsque les deux hommes se rencontrent: "Je découvre un homme très marqué par ses premiers mois de captivité, un homme qui a été assez maltraité, frappé, torturé pendant de longs mois et qui développé une énorme force intérieure. Une force qu'il n'a pas cessé de développer puisqu'il l'a gardée jusqu'à ses derniers instants. Je l'ai reconnu quand je l'ai vu sur la vidéo postée par ses meurtriers, je n'ai pas été surpris de le voir se tenant droit, regardant devant lui, il ne tremblait même pas".

"Ils avaient décidé de le punir pour son passeport et pour sa famille"

Selon le journaliste français, James Foley avait été particulièrement maltraité: "L'Etat islamique est héritier d'un des courants de la résistance irakienne à l'invasion américaine, ce sont donc des gens qui ont été marqués par cette insurrection, ce sont des héritiers d'Abou al-Zarkaoui, ce sont des gens qui s'ils n'aiment pas l'Occident en général sont particulièrement hostiles aux Américains. Par ailleurs, ils avaient découvert dans son ordinateur au moment de sa capture que son frère servait dans l'US Air Force, ils avaient décidé de le punir pour son passeport et pour sa famille".

P.B. avec JJ.B.