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Nicolas Sarkozy exclut les Le Pen de la "droite républicaine"

Interrogé sur Canal+, Nicolas Sarkozy a déclaré que Marine Le Pen et son père, Jean-Marie, respectivement présidente et fondateur du Front national, ne faisaient pas partie de la "famille de la droite républicaine et du centre". /Photo prise le 18 février

Interrogé sur Canal+, Nicolas Sarkozy a déclaré que Marine Le Pen et son père, Jean-Marie, respectivement présidente et fondateur du Front national, ne faisaient pas partie de la "famille de la droite républicaine et du centre". /Photo prise le 18 février - -

PARIS (Reuters) - Marine Le Pen et son père, Jean-Marie, respectivement présidente et fondateur du Front national, ne font pas partie de la "famille...

PARIS (Reuters) - Marine Le Pen et son père, Jean-Marie, respectivement présidente et fondateur du Front national, ne font pas partie de la "famille de la droite républicaine et du centre", a déclaré dimanche Nicolas Sarkozy sur Canal+.

Le chef de l'Etat, candidat à un second mandat, qui avait jugé au début de la semaine la candidature de Marine Le Pen à l'élection présidentielle "compatible" avec la République, a multiplié ces derniers jours les signaux à l'adresse des 6,5 millions d'électeurs qui ont voté pour elle au premier tour et qui constituent sa principale réserve de voix pour le second.

Sans faire machine arrière, Nicolas Sarkozy a donné dimanche quelques gages à ceux, en particulier dans son camp et au centre, que trouble cette stratégie.

Prié de dire si le FN faisait partie de la "grande famille de la droite", il a répondu : "Non."

"Est-ce que la famille Le Pen fait partie de la famille de la droite républicaine et du centre ? La réponse est non", a-t-il poursuivi. "Vous voyez bien que les critiques de Jean-Marie Le Pen et de Marine Le Pen sont beaucoup plus fortes à mon endroit que du candidat de la gauche."

"Les blagues douteuses de Jean-Marie Le Pen sur Nuremberg et sur 'national socialisme', elles s'adressent à moi, elles ne s'adressent à personne d'autre", a-t-il ajouté.

Jean-Marie Le Pen a ironisé il y a quelques jours sur les initiales de Nicolas Sarkozy, "NS", en affirmant que c'était aussi celles de "national socialisme", et il a comparé le grand meeting du chef de l'Etat place de la Concorde, le 15 avril, à Nuremberg, où les nazis défilaient devant Hitler.

Le président candidat a nié avoir fait la moindre concession aux idées de Marine Le Pen, notamment lorsqu'il a proposé cette semaine la mise en place d'une "présomption de légitime défense" pour les policiers. "Ce n'est pas une concession pour Marine Le Pen."

"Y a-t-il des concessions ? Y a-t-il des choses particulières ? Non, je fais campagne sur le projet qui était le mien, sur la lettre que j'ai adressée aux Français au premier tour, il n'y a pas un seul changement", a-t-il ajouté.

Il s'est notamment prononcé en faveur du maintien du droit de sol concernant la nationalité française - droit du sol que Marine Le Pen veut remettre en cause.

"Le droit du sol fait partie de la tradition française", a-t-il dit. "Nous garderons le droit du sol (...) Le droit du sol c'est la France."

Il a enfin réaffirmé qu'il n'était pas question pour lui et son parti, l'UMP, de conclure le moindre accord avec le FN en vue des élections législatives de juin ni, s'il est réélu, de nommer des ministres issus du parti d'extrême droite.

Emmanuel Jarry et Yann Le Guernigou, édité par Sophie Louet

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