Nicolas Sarkozy, président des victimes

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Quelques jours après la disparition de Laëtitia à Pornic, Nicolas Sarkozy annonçait sa volonté d'engager une réflexion autour de mesures à prendre "pour éviter qu'un drame aussi abominable ne puisse se reproduire". Bien sûr que ce drame est horrible, qu'il faut presser le gouvernement de trouver des solutions et qu'il est honorable de recevoir la famille. Bien sûr. Mais encore une fois, Nicolas Sarkozy se pose en président des victimes, et en cela il a tort, car un chef de l'État, ce n'est pas ça. On n'attend pas d'un président qu'il se fasse porte-parole des victimes, ni qu'il fasse en leur nom des appels à la sécurité. C'est pousser à outrance la compassion, un des traits caractéristiques de Sarkozy. Déjà en 2007, il avait déclaré que le premier des droits de l'homme était le droit de la victime. C'est évidemment faux, démagogique et surtout, dangereux. Il fait là un contresens inquiétant sur la fonction présidentielle, un de plus. Car le chef de l'État est garant de la justice, laquelle repose sur un équilibre entre les différentes parties au procès.