"Nos salariés ont un chariot à la place du cœur": le PDG de Caddie, en cessation de paiement, croit à une reprise

Caddie à l’arrêt. Le célèbre fabricant de chariots de supermarchés, dont le dernier site de production est situé à Dettwiller (Bas-Rhin), s’est déclaré en cessation de paiement à cause d’un manque de trésorerie, ce lundi, puis a été placée en redresse judiciaire ce mardi. L'affaire est renvoyée au 22 février. Stéphane Dedieu, le PDG de la société Caddie, croit à une reprise.
"L’avenir de Caddie, c’est de continuer, a-t-il assuré dans "Apolline Matin" sur RMC et RMC Story. L’usine est parfaitement réorganisée. C’est aussi pour ça que les PGE (prêt garanti par l’Etat, ndlr) avaient été accordés. On a une belle usine, de beaux produits, des collaborateurs qui sont impliqués. A ce jour, il n’y a personne qui s’est manifesté, mais on est juste au tout début de la procédure. Pour moi, il est évident qu’une belle maison comme Caddie va forcément un industriel."
"Je crois en ma maison, en nos collaborateurs. C’est un manque de trésorerie mais la maison Caddie a beaucoup d’arguments pour pouvoir continuer avec un nouveau repreneur", a ajouté Stéphane Dedieu. Il compte notamment sur "un chariot intelligent qui permet de ne plus passer en caisse", grâce auquel "le futur est assuré". Mais le présent est beaucoup plus compliqué.
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"C’est une entreprise du patrimoine vivant français"
"Tout ça a commencé avec le Covid, avec les difficultés des arrêts permanents du Covid, d’approvisionnement, des commandes qui se réduisent… On vend beaucoup à l’étranger et il y avait beaucoup de pays qui étaient fermés. On a mangé notre trésorerie, qui n’était pas énorme à la base, explique le PDG de Caddie. C’est très triste parce que c’est une belle maison. C’est une entreprise du patrimoine vivant français. Ça pose aussi le problème de la fabrication industrielle en France."
Mais Stéphane Dedieu tient à rassurer les 140 salariés. Ils recevront leur paye de décembre en fin de semaine. "C’est juste un décalage de quelques jours. Nous avons normalement jusqu’au 5 pour les payer et nous sommes le 4. Ils ne seront certainement pas payés avant le 5, mais ils seront payés normalement le 7. Là-dessus, il n’y a aucun doute. Le relais est pris par les AGS (régime de garantie des salaires). C’est juste un décalage de temps. Ce qui nous intéresse tous, salariés et direction, c’est que l’entreprise continue."
Et l’un des atouts de Caddie, selon son PDG, c’est l’attachement des salariés à leur entreprise, alors que des syndicats ont pointé la mauvaise utilisation de l’argent de l’Etat pendant la crise par la direction. "C’est une manœuvre syndicale, estime Stéphane Dedieu. Les communiqués de presse ne sont même pas écrits par les salariés. Nous, les salariés, ils ont un chariot à la place du cœur. L’heure n’est pas à la polémique. Ce qu’on veut, c’est que Caddie continue et que toutes les familles continuent à vivre grâce à Caddie."