Numéros surtaxés: plus clairs, mais potentiellement plus chers

Un centre d'appels pour une compagnie d'assurance, au Maroc. - AFP
Il est quasiment impossible de leur échapper et on ne sait jamais combien ils vont nous coûter. Les numéros spéciaux et la plupart du temps surtaxés sont une jungle pour le consommateur. Indigo, azur, cristal, audiotel… aujourd'hui on n'y comprend rien. C'est pourquoi l'Arcep, l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes a décidé de clarifier tout ça. L'Autorité a annoncé mercredi une réforme des tarifs de ces "services téléphoniques à valeur ajoutée", leur nom officiel, afin d'offrir une meilleure lisibilité aux consommateurs, avec une information plus claire et des codes couleurs appliqués à chaque catégorie.
Les numéros en 0800 sont désormais classés en trois catégories : vert pour les numéros gratuits, gris pour ceux à tarification normale et violets pour les numéros surtaxés.
Même prix si on appelle depuis un mobile
Autre nouveauté, et pas des moindres, dorénavant il n'y aura pas de surfacturation si l'on appelle avec son téléphone portable. "Quel que soit l'équipement depuis lequel on appelle (fixe, mobile, box) ce sera facturé au prix annoncé, explique sur RMC Michaël Doliner, le président de l’association SVA+, qui regroupe les professionnels du secteur et qui est à l’origine de la réforme . On va donc voir disparaître les expressions du type : 'éventuel surcoût depuis votre opérateur' et autres messages un peu anxiogène pour le consommateur. On sera toujours facturé la même chose". Une mesure qui réjouit Olivier Gayraud, juriste association de consommateurs CLCV, interrogé par BFMTV. "La différenciation fixe et mobile pour appeler des numéros spéciaux était totalement injustifiée et c'est ce qui a très largement contribué à la très mauvaise réputation des numéros surtaxés auprès des consommateurs. Aujourd'hui on rectifie une anomalie".
Jusqu'à 80 centimes d'euros la minute
Autre nouveauté: les professionnels du secteur vont devoir choisir entre appliquer une tarification à l'appel, ou une tarification à la minute. "Pour les facturations à la minute, c'est maximum 80 centimes d'euros la minute. Et pour les facturations à l'appel, ce sera maximum 3 euros par appel", détaille Michaël Doliner.
Et c'est là que le bât risque de blesser pour le consommateur. "Certains professionnels vont certainement profiter de la réforme pour augmenter leurs tarifs", anticipe Benjamin Dourier, rédacteur en chef adjoint à 60 millions de consommateurs. "Si on est à 80 centimes d'euros la minute, un appel de 10 minutes coutera 8 euros, alors qu'il ne pouvait pas dépasser un peu moins de 5 euros avant la réforme". Ce qui est plus clair risque donc d'être… plus cher.