"Omar Raddad veut une révision de son procès et être acquitté"

Omar Raddad, le 20 novembre 2002 à Aix-en-Provence - AFP
25 ans après, l'espoir d'un nouveau procès ressurgit pour Omar Raddad. Des traces d'ADN "exploitables" ont été mises en évidence après de nouveaux prélèvements dans l'affaire du meurtre de Ghislaine Marchal en 1991. Cette femme de 65 ans avait été tuée de 13 coups de couteau et de 5 coups de chevron sur la tête.
Omar Raddad, qui était alors son jardinier, avait été désigné comme l'assassin de Ghislaine Marchal par cette fameuse phrase écrite avec le sang de la victime "Omar m'a Tuer". Ghislaine Marchal l'aurait elle-même inscrite sur la porte de la chaufferie avant de s'enfermer à double tour pour se mettre à l'abri.
Le jardinier avait été alors condamné à 18 ans de prison en 94. Il sera resté sept ans derrière les barreaux entre 1991 et 1998. Cette nouvelle expertise a été réalisée grâce à une loi de 2014 qui assouplit les conditions de révision d'un procès.
"Très délicat à interpréter"
Des empreintes ADN ont donc de nouveau été prélevées sur les portes et sur le chevron qui a servi à frapper la tête de Ghislaine Marchal. Le parquet de Nice a annoncé qu'elles seront analysés prochainement. Elles donneront peut-être le nom de l'assassin dans quelques semaines. L'ADN d'Omar Raddad n'a jusqu'à présent jamais été retrouvé sur la scène de crime.
"Les investigations ont été faites en utilisant des techniques qui n’existaient pas à l’époque, en 1991", explique Jean-Michel Prêtre, le procureur de Nice. "Sur les objets saisis les plus emblématiques Les portes, et cette écriture de cette phrase 'Omar m’a tuer'."
"Des comparaisons vont se faire par rapport au fichier d’empreinte génétiques", poursuit-il. "C’est quelque chose qui va être très délicat à interpréter, mais on ne peut pas exclure que cela va révéler des choses qui n’étaient pas connues au moment où l’affaire a été jugée".
Jamais acquitté
Omar Raddad espère qu'elles permettront d'obtenir la révision de son procès. Car aux yeux de la justice, il est toujours le coupable, il n'a jamais été acquitté.
L'ancien jardinier a toujours clamé son innocence, et il a finalement été gracié par Jacques Chirac en 98.
"Ces traces d’ADN représentent un espoir immense", confirme son avocate Sylvie Noachovitch. "Quand je lui ai annoncé que le dossier était rouvert, il était fou de joie. Il attend et il a confiance dans ces méthodes confiance. Il veut qu’on retrouve le véritable assassin, pour qu’il paye ce que lui a payé. Dans son quotidien, il est complètement dépressif, il est malheureux et ne sort pas. Il veut une révision de son procès et être acquitté."