"On a retrouvé Tatiana": grâce à son arrière-petite-fille, Jeanne 90 ans, a pu retracer la vie de son amie d'enfance

Tatiana, jeune fille de confession juive, était dans une colonie de vacances lorsqu’elle avait 12 ans pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle avait fui vers la Suisse pour éviter les rafles.
Jeanne, son amie de la colonie, qui a aujourd’hui 90 ans et habite à Annecy, n’a jamais cessé de penser à elle. Elles s’étaient promis de se revoir un jour. À 12 ans, Félicie son arrière-petite-fille, a donc décidé d'enquêter pour aider son arrière-grand-mère à retrouver son amie d'enfance.
Après des mois de recherches, Félicie 12 ans l’arrière-petite-fille de Jeanne viens lui annoncer que Tatiana n’est plus de ce monde.
"On a retrouvé Tatiana. Elle est morte il y a six ans. Mais elle a eu une belle vie", lui explique son arrière-petite-fille. Une nouvelle qui ne surprend pas Jeanne qui s’y attendait un peu.
"Je savais que je ne la reverrais pas. Vu l’âge je ne suis pas tellement surprise. Tous les soirs, on s’endormait en se tenant la main", se rappelle-t-elle.
Avec l’aide de sa mère Félicie a monté tout un dossier. Un dossier avec des photos de Tatiana. "Elle a été danseuse. Là, c’est Tatiana avec son partenaire de danse. Elle a émigré au Brésil puis au États-Unis où elle a créé une école de danse. Son partenaire de danse, c’était aussi son mari. Et ils ont eu ensemble une fille", raconte Félicie à son arrière-grand-mère en lui montrant les photos.
Soulagée qu'elle ne soit pas morte dans les camps
"Je suis quand même un peu triste qu’elle soit morte, mais au moins on l’a retrouvé. Au moins, elle n’est pas morte dans les camps et elle a quand même eu une belle vie", explique la jeune fille.
Tatiana est morte il y a 6 ans en tombant dans ses escaliers à l’âge de 84 ans. Elle a échappé aux camps de concentration, c’est ça qui compte pour Jeanne.
"Je suis bougrement contente. Elle a dû avoir une vie bien remplie. Je ne suis pas triste parce que je sais qu’elle n’a pas fini sa vie dans un camp. Elle a échappé à ça", confie-t-elle.
À 90 ans Jeanne a replongé dans son passé l’espace d’un instant grâce à son arrière-petite-fille.
"Quand je vois mon arrière-petite-fille, Félicie, comme elle s’est mis là-dedans, je suis très fière parce que tous mes enfants sont au courant de ce qu’il s’est passé pendant la guerre et jamais plus ça", insiste Jeanne.
Se souvenir et partager pour ne jamais oublier.