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Otage en Algérie: "On a très peu de chances de revoir Hervé", dit le maire de St-Martin-Vésubie

A la suite du rapt de Hervé Gourdel, François Hollande s'est entretenu avec le Premier ministre algérien. "La coopération est totale entre la France et l'Algérie à tous les niveaux pour tenter (...) de faire libérer notre compatriote", a affirmé l'Elysée.

A la suite du rapt de Hervé Gourdel, François Hollande s'est entretenu avec le Premier ministre algérien. "La coopération est totale entre la France et l'Algérie à tous les niveaux pour tenter (...) de faire libérer notre compatriote", a affirmé l'Elysée. - Capture d'écran RMCD

Un groupe lié aux jihadistes de l'Etat islamique a revendiqué dans une vidéo le rapt de Hervé Gourdel, Français en vacances en Algérie, et menacé de l'exécuter dans les 24 heures si la France n'arrêtait pas ses frappes contre l'EI en Irak. Le maire de St Martin-Vésubie, où vit Hervé Gourdel, fait part de son inquiétude sur RMC.

Le groupe jihadiste algérien "Jund al-Khilafa", qui a fait allégeance au groupe Etat islamique, a diffusé lundi une vidéo sur Internet, dont l'authenticité a été confirmée par le ministère des Affaires étrangères. Le film montre Hervé Gourdel, un guide de haute-montagne de 55 ans enlevé dimanche près de Tizi-Ouzou, à une centaine de kilomètres à l'est d'Alger alors qu'il effectuait une randonnée, pendant ses vacances. Il en appelle à François Hollande "pour [le] sortir de ce mauvais pas". Un euphémisme, quand on sait que le groupe jihadiste a donné 24 heures au gouvernement français pour cesser ses frappes contre l’EI en Irak, sans quoi il exécuterait l’otage.

"L'ultimatum est très court"

Henri Giuge est le maire de Saint-Martin-Vésubie (Alpes-Maritimes), où se trouve le bureau dans lequel travaille Hervé Gourdel (marié et père de deux enfants) en tant que guide de montagne. La nouvelle l’a abattu, révèle-t-il sur RMC : "Je ressens l’horreur au premier degré, l’incompréhension. Que ce soit quelqu’un qu’on connaît, quelqu’un de simple, proche de la nature, qui se rend dans un pays pour passer de bons moments et être saisi par un problème politico-religieux, c’est horrible."

Henri Giuge hésite entre présent et passé pour évoquer son ami, signe de sa vive inquiétude : "Hier, quand on voyait les premières photos, il était très reconnaissable, il porte la veste des guides du Mercantour, je le connais bien, on a créé des animations autour de la montagne. C’était quelqu’un d’aguerri, de reconnu pour ses compétences. Il ne connaissait pas cette partie de l’Algérie, quelqu’un lui en a parlé en juin, il est parti en terrain d’aventures, ce qui correspond à sa passion [...]" Et de conclure : "On garde toujours l’espoir, parce que c’est quelqu’un qui peut tenir moralement, mais en face, nous avons un groupe capable de tout faire pour aboutir. Je crains pour sa vie, parce que l’ultimatum est très court. Dans un contexte aussi violent, on a peu de chances de revoir notre ami. J’ai très peur."

"Pas question de céder aux menaces d'un groupe terroriste"

L’événement intervient quelques heures à peine après les menaces de l'EI à l'encontre des ressortissants de pays occidentaux, dont la France.
A la suite de ce rapt, François Hollande s'est entretenu avec le Premier ministre algérien. "La coopération est totale entre la France et l'Algérie à tous les niveaux pour tenter (...) de faire libérer notre compatriote", a affirmé l'Elysée.
Depuis New-York, Laurent Fabius, a déclaré qu'il n'était "pas question de céder aux menaces d'un groupe terroriste". "Prendre des Français en otages n'empêchera pas la France de participer à la coalition contre l'Etat Islamique", selon le chef du Quai d'Orsay. Un peu plus tôt, le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve avait néanmoins assuré que la France n'avait "pas peur", ajoutant : les menaces des jihadistes "n'entameront en rien notre détermination à mettre fin à leurs exactions".

C. Béziau, avec JJ. Bourdin et J.B. Durand