Parcours d'excellence à l'école: On nous pousse à aller le plus loin possible

A partir de la rentrée 2016, les adolescents scolarisés en 3ème dans des établissements en zone prioritaire bénéficieront de "Parcours d'excellence" s'ils le souhaitent - MARTIN BUREAU / AFP
Le ministère de l'Education veut renforcer le dispositif d'accompagnement des adolescents issus des milieux modestes. Ce lundi, Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l'Education a présenté ces nouvelles dispositions qui cibleront, à partir de la rentrée 2016, en priorité les élèves des établissements en zone prioritaire (REP+). Concrètement, dès septembre, les adolescents scolarisés en 3ème dans des établissements en zone prioritaire bénéficieront de "Parcours d'excellence", s'ils le souhaitent.
Ces élèves se verront proposer des travaux en petit groupe avec un tuteur, des visites culturelles, des rencontres avec des étudiants, des visites d'entreprise et des rencontres avec des personnalités. Ces volontaires seront individuellement suivis sur la durée par un tuteur lors de leurs années de lycée. Il s'agit donc d'élargir et de généraliser un programme qui existe depuis 2008: les Cordées de la Réussite. Depuis plus de 7 ans, ce programme détecte des potentiels, boursiers, qui seraient passés à côté d'études prestigieuses sans le dispositif.
"Une très belle opportunité"
RMC a rencontré Laurène, élève dans un collège du 14ème arrondissement de Paris, qui bénéficie déjà du programme Cordées de la Réussite. Repérée l'an dernier, il s'agit d'une élève brillante au potentiel peu exploité. Depuis, les portes s'ouvrent. Ainsi dans le cadre des Cordées de la Réussite, Laurène suit, une fois par semaine, des cours dans un prestigieux lycée parisien, dont elle ignorait l'existence.
"Je ne pensais pas que ça existait. Je ne pensais pas que c'était possible. Je suis contente de pouvoir participer à un tel programme, confie-t-elle. Ce n'est pas seulement le fait de bien travailler. On nous pousse surtout à aller le plus loin possible. Aussi, ils nous incitent beaucoup à nous cultiver". En définitive, elle en est persuadée: "C'est une très belle opportunité".
"Cela va dans le bon sens"
Un regret tout de même: peu ou pas de lien avec le monde professionnel. "En troisième, on nous demande de choisir notre voie mais nous sommes encore jeunes, nous ne savons pas très bien quoi faire, explique-t-elle. On voit ça de l'extérieur. On ne sait pas ce que l'on va aimer ou pas. Alors voir ça de l'intérieur nous aide". Dans son collège, Laurène n'est pas un cas isolé. En effet, Nicols Bray, le proviseur, a repéré six autres élèves au même potentiel. Autant d'adolescents qui ne doivent pas passer à la trappe. C'est pourquoi celui-ci se réjouit de l'élargissement, à la rentrée, de cet accompagnement d'élèves méritants.
"Quelque part, il y a un certain nombre d'études pour lesquelles ils se disent 'Ce n'est pas pour moi'. Il y a une forme de censure qui existe chez les familles, d'appréhension de la part des élèves à se mesurer aux établissements d'élite. Alors même qu'ils ont la place dans ces établissements-là. Je pense que ce qui est proposé va dans le bon sens", estime-t-il. Et pour continuer à réduire les inégalités, les lycées professionnels doivent intégrer ce programme de réussite scolaire, et ce dès la rentrée prochaine.