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Pas d'écrivaines au bac L: la réponse de la ministre Najat Vallaud-Belkacem "marquante et émouvante"

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Une professeur de français a dénoncé vendredi via une pétition l'absence d'écrivaines au programme officiel du baccalauréat L. Une demande entendue par la ministre de l'Education national Najat Vallaud-Belkacem.

Pas de femme écrivain au programme officiel du baccalauréat de terminale L. Une absence qui interpelle. La dessinatrice Maureen Wingrove alias Diglee a été l'une des premières à alerter sur le sujet.

En avril 2015, elle postait une note sur son blog pour dénoncer la situation: "J'ai fait un bac littéraire et en faisant une petite machine arrière je me suis rendue compte que de la 6e à la terminale littéraire je n'avais lu que 4 femmes, je me suis dit que c'était quand même bien peu. J'ai décidé d'aller voir les archives du ministère de l'Education nationale et j'ai vu qu'il n'y avait jamais eu d'œuvres de femmes qui soient tombé au bac de littérature. Une fois que j'ai trouvé ça j'ai eu envie de la dire, j'ai trouvé que c'était anormal".

Anormal aussi selon Françoise Cahen, professeur de français au lycée Maximilien Perret à Alfortville dans le Val-de-Marne. Enseignante depuis 23 ans, elle est à l'origine de la pétition destinée à interpeller la ministre de l'Education nationale Najat Vallaud-Belkacem:

"C'est vraiment quelque chose qui me révolte d'autant plus que les élèves de terminale littéraire sont surtout des filles et que les professeurs de français sont surtout des femmes. C'est comme si on disait 'vous les femmes vous n'êtes capables que d'étudier, d'admirer ces artistes hommes mais vous ne pouvez pas être artistes vous-même'".

"Nous ne demandons pas la parité"

"Nous ne demandons pas la parité entre artistes hommes et femmes. Nous aimerions que les grandes écrivaines comme Marguerite Duras, Mme de Lafayette, Annie Ernaux, Marguerite Yourcenar, Nathalie Sarraute, Simone de Beauvoir, George Sand, Louise Labé... soient aussi régulièrement un objet d'étude pour nos élèves", explique le texte, qui avait recueilli plus de 3.500 signatures vendredi après-midi.

Message entendu par la ministre qui souhaite désormais que la commission, qui fixe le programme de l'enseignement de littérature en terminale L, soit aussi vigilante sur "la place des femmes" dans "la variation des œuvres d'une année sur l'autre". "

Les femmes représentent une part non négligeable du panthéon de la littérature", a observé la rue de Grenelle, même si le champ littéraire a longtemps été dominé par des hommes. "Cette part doit se retrouver dans les œuvres étudiées au bac", a ajouté le ministère.

Une avancée estime Françoise Cahen: "Elle a pris une mesure concrète c'est quelque chose de très marquant et de très émouvant que cette réponse".

P.B. avec Léa Zacharie