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Peintures, velours ou encore nappes: ces nouveaux matériaux "antivirus"

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C'EST DEJA DEMAIN - Chaque matin, RMC fait le point sur les nouveautés high-tech.

De nouveaux matériaux antivirus sont en train de voir le jour, pour équiper les comptoirs de café ou les tables de restaurants par exemple. Premier exemple, une nappe tueuse de virus. 

C’est un industriel isérois, Serge Ferrari, qui a conçu et breveté ce tissu, ou plutôt cette membrane souple, qui ressemble à une toile cirée tout à fait classique mais qui a la particularité de détruire très rapidement les virus qui auraient la mauvaise idée de se déposer à sa surface. Si on parle de nappe, on peut aussi bien installer ce revêtement sur une chaise, une table d’écolier, un comptoir, une porte de frigo ou dans le métro par exemple. A l’intérieur de cette membrane - qui a été brevetée - se trouvent des particules d’argent dont la propriété, un peu comme le cuivre, est d’être biocide, de détruire les microorganismes. On le sait depuis la Grèce antique, Hippocrate lui-même au Ve siècle avant JC, constatait que l’argent évitait les infections.

On s’en sert aussi pour booster la puissance des antibiotiques, pour lutter contre les bactéries. Son action sur les virus est très efficace également: sur les tests réalisés en laboratoire, la membrane détruit 95% de différents types de coronavirus en 15 minutes, et 99,5 au bout d’une heure.

Ils ont énormément de succès en ce moment, notamment auprès des restaurateurs. 

Dans la même veine, une PME lyonnaise a mis au point un velours qui supprime le virus dès qu’il est en contact avec la lumière du soleil. En d'autres termes: un velours auto-nettoyant, qui va se décontaminer tout seul.

Mis au point par une entreprise lyonnaise, il a la propriété, une fois traité au dioxyde de titane, de détruire, lorsqu’il est en contact avec des rayons UV les bactéries, les microparticules, des virus qui vont de la grippe saisonnière à Ebola, en passant par le coronavirus. Après une minute, le tissu élimine de lui-même la quasi-totalité de la charge virale, selon les tests en laboratoire.

Ce tissu est destiné notamment aux sièges dans les transports en commun - certains métros lyonnais dont déjà équipés - mais aussi les sièges de cinéma, les banquettes dans les restaurants, les dessus de lit ou la moquette dans les hôtels... 

Enfin, on voit apparaître des peintures antivirus. Tout un business est en train de se développer autour de ces matériaux décontaminants. C’est une autre PME innovante française qui s’appelle Metalskin medical, qui travaille sur le sujet depuis des années. Ce sont des peintures et des revêtements auto-décontaminants, qui vont permettre à n’importe quelle surface de se nettoyer elle-même lorsqu'elles sont souillées par une bactérie ou un virus.

On utilise les propriétés d’un autre métal biocide qui est le cuivre avec une grosse efficacité sur les bactéries: 99% sont détruites en moins de 3 minutes, et la protection dure 10 ans. Le matériau est en phase de test dans un labo du CNRS pour voir si cela fonctionne bien avec le coronavirus.

On peut en enduire les poignées de bus ou de métro, les chariots de supermarché, les interrupteurs, mais aussi les claviers d’ordinateur ou les coques de smartphone. A noter que l’enjeu va bien au-delà du Covid: pour éviter les maladies nosocomiales dans les hôpitaux ou une gastro au restaurant...

Frédéric Simmotel