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Antoine de Caunes: "À 71 ans, j’ai l’impression d’être aussi immature qu’il y a 60 ans"

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"Veillir, c'est dans la tête", claironne ce samedi sur RMC Antoine de Caunes, septuagénaire triomphant. Celui qui fête le premier anniversaire de son trimestriel "Vieux" se dit pourtant "désolé" à propos des jeunes et des réseaux sociaux. Il évoque aussi une future comédie avec son complice de toujours, José Garcia.

À 71 ans, Antoine de Caunes est un septuagénaire hyperactif qui est loin de penser à la retraite. A propos de son âge, on lui rabache souvent qu'il fait bien plus jeune. Le cadet de ses soucis? Peut-être pas puisqu'il y a un an, il créait un nouveau magazine "Vieux, un trimestriel qui peut être lu de "7 à 107 ans", clame-t-il ce samedi sur RMC.

À l'entendre, l'âge est "relatif, c'est dans la tête. On peut commencer à être vieux à 15 ans, ou ne pas l’être du tout à 75, je connais des vieux jeunes et des jeunes vieux", développe-t-il au micro d'Anaïs Matin.

"Il ne faut pas remplir sa vie hystériquement"

"À 71 ans, j’ai parfois l’impression d’être aussi immature qu’il y a 60 ans. Ça inquiète mes proches… et mon psy mais moi, ça me réjouit profondément", s'amuse l'animateur et figure emblématique de Canal+.

Son secret n'en est plus vraiment un, la petite musique devient connue. Apparement, pour rester jeune, il faudrait rester actif, même passé l'âge de la retraite. Antoine de Caunes met en garde toutefois: "Il ne faut pas remplir sa vie hystériquement, il faut que ce soit motivé par une nécessité intérieure."

Lui a la chance de "s'amuser énormément à faire ce qu'[il] fait." L'idée "d'être mis au rebut d'une société à laquelle on a contribué toute sa vie... C'est terrible. Il faut que la société vous reconnaisse ce droit à exister."

"J’ai la chance de faire un métier où l’on continue de me solliciter, où l’on me propose encore des choses. Ça me maintient en vie", explique Antoine de Caunes

Les vieux d'aujourd'hui seraient-ils plus cools que ceux d'avant, moins réactionnaires, moins conservateurs? "Les vieux d’hier écoutaient Rossi, aujourd’hui ils écoutent les Beatles", commence par développer Antoine de Caunes. "Le rock est une vitalité, j'en suis convaincu, quand tu vois Jagger, McCartney, Springsteen à des âges canoniques..." Toutefois, "les vieux cons sont toujours répartis dans la population", assure-t-il. "Ils se sont résignés dans la certitude."

L'invité du jour : Antoine de Caunes - 14/06
L'invité du jour : Antoine de Caunes - 14/06
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"Énervé" par les réseaux sociaux

Pourtant le septuagénaire ne se cache pas d'adresser un petit tacle aux plus jeunes, en raison de leur consommation des réseaux sociaux. Il va jusqu'à parler d'une "génération sacrifiée", disant ressentir une forme de "désolation." Il regrette que les mesures qui commencent à être prises ne l'aient pas été il y a une "dizaine d'années." "Je suis franchement énervé." Bon, il l'avoue, lui-même est accro à Instagram. C'est peut-être ça la clé pour rester jeune, faire comme eux?

Si il ne fait pas son âge et qu'il le reconnaît, il rejette toutefois les diktats du "summer body". "Le corps, il faut l'assumer, assumer le fait d'être vieux" et martèle à ce que les gens "cessent d'être victimes du regard des autres." "On est vieux, c'est comme ça, dans vieux, il y a vie", philosophe Antoine de Caunes.

"Ne pas refaire" avec José Garcia "ce qu'on a fait dans le passé"

Par ailleurs, la veillesse est-elle indissociable de la nostalgie? Son mythique duo avec José Garcia fait rappeler des nombreux souvenirs, hilarants, à beaucoup de Français. Pourquoi ne pas reformer le duo ? " Ça nous ferait infiniment plaisir à tous les deux", reconnaît-il mais justement, "en prenant garde de ne pas refaire ce qu'on a fait dans le passé".

On devrait ainsi retrouver les deux compères sur grand écran puisque celui qui a présenté les César à de multiples reprises l'avoue: "Il y a une comédie qui est en cours d'écriture mais je ne vous en dirai pas plus!"

Léo Manson