"Astérix et Obélix: l'empire du milieu" critiqué par la presse culturelle: qu'en pense le public?
En lisant les critiques de la presse et les réseaux sociaux ces derniers jours, Guillaume Canet ne doit pas être le plus serein des hommes. L'acteur et réalisateur français est à la baguette des dernières aventures d'Astérix et Obélix qui sortent au cinéma ce mercredi 1er février. Les deux gaulois s'attaquent à L'Empire du milieu, avec un périple en Chine qui n'a visiblement pas conquis la presse culturelle.
Libération estime par exemple que "la marmite de potion se révèle bien froide" dans une giga-production aux épaules "bien trop frêles" pour redonner vie au cinéma français et remplir les salles. Le Parisien trouve également que "la potion magique fait pschitt", avec un scénario "poussif" et des références "datées": "On sourit parfois mais on ne rit jamais franchement", note le quotidien.
Un "navet à 65 millions d'euros" se lâche Marianne, une "potion tragique jamais drôle", renchérit GQ. Plus mesuré, Le Monde estime que ce nouvel opus "multiplie sans convaincre sketchs et vedettes".
Dans cet océan de pouces pointés vers le bas, Gilles Lellouche semble surnager dans le large costume d'Obélix laissé libre par Gérard Depardieu. "C'était un spectre, un fantôme au-dessus de moi très écrasant", concède d'ailleurs Gilles Lellouche, qui s'en "sort mieux" qu'un Guillaume Canet jugé unanimement très "pâle" dans son rôle d'Astérix.
La plume réputée sans pitié de Télérama livre malgré tout une "mention honorifix" à Guillaume Canet -le réalisateur- voyant dans le film "quelques qualités bienvenues", le trouvant toutefois en deça du Mission Cléôpatre d'Alain Chabat qui a marqué toute une génération.
Humour trop lourd et trop de stars?
Mais que penseront les fans de la saga de ce voyage inédit, qui n'est pas l'adaptation d'une bande-dessinée? "J'adore le scénario avec des paysages magnifiques", confie Thierry à RMC, même si cette Chine a été recrée visuellement... en Auvergne. Ce fan a pu juger l'oeuvre dimanche lors de l'une des nombreuses avant-premières organisées à travers le pays. Tout comme Florian, qui parvient à retrouver dans ce film aux 65 millions de budget "le parfum d'aventure et l'humour" propres à la BD.
Un humour, jugé à la limite du racisme anti-asiatique par la presse, qui ne fait pas l'unanimité. "L'humour potache est particulièrement présent dans le film et je le trouve un peu lourd", nous confirme un spectateur déçu. "Même Michel Leeb ne fait plus ça", tacle Libé, faisant notamment allusion aux jeux de mots autour des personnages (Tofu, Deng Sin Queen...).
Le casting réunit des dizaines de célébrités: Marion Cotillard et Vincent Cassel dans le rôle du couple Cléopâtre-César, José Garcia, Manu Payet, le chanteur Philippe Katerine en barde Assurancetourix, Ramzy Bedia et Jonathan Cohen dans le rôle des marchands phéniciens... Mais aussi une apparition remarquée du footballeur Zlatan Ibrahimovic en guerrier romain, le rappeur Orelsan en pirate ou encore la chanteuse Angèle en Falbala.
"On a plus l’impression d’un interminable défilé de figurants que d’un feu d’artifice de numéros comiques", tacle Le Parisien. Il fallait des acteurs que les gens "aiment", explique Guillaume Canet, et des personnalités "très populaires", se défend le réalisateur.
Car l'objectif du film est clair et assumé: ramener le plus de monde possible dans les salles obscures. "Si un film comme ça ne marche pas, il n'y a plus un financier qui va mettre de l'argent dans des films", s'est risqué Guillaume Canet sur France Inter. Ne reste qu'à voir si le public répondra à son appel.