Blocages, tensions... Avant-première mouvementée pour le dernier film de Roman Polanski "J'accuse"
C'est ce mercredi que sort en salles le nouveau film de Roman Polanski, intitulé J'accuse, un film sur l'affaire Dreyfus, avec Jean-Dujardin, Louis Garrel et Emmanuelle Seigner. Une sortie mouvementée alors que le réalisateur est visé depuis vendredi dernier par une nouvelle accusation de viol qu'il nie en plus de l'affaire Adèle Haenel.
La photographe Valentine Monnier dit avoir été "rouée de coups" et violée par Roman Polanski en 1975 à l'âge de dix-huit ans. Mardi soir, si la principale avant-première parisienne s'est bien passée sur les Champs-Elysées, une autre a été annulée à Paris, quelques dizaines de féministes ont bloqué l'entrée du cinéma pour dénoncer la diffusion de ce film.
"Si c'est tourné de façon intelligente et intéressante c'est tout ce qui m'intéresse"
Fumigènes et pancartes levés, elles sont une trentaine à bloquer l’accès à l’avant-première du film, en scandant des slogans contre Roman Polanski. Jean-Pierre fait la queue pour se rendre à la projection. Il est déçu qu'on l'en empêche.
"De ce film je n'ai entendu que des éloges par la critique. Il porte aussi sur un événement majeur de l'histoire de France, je ne vois pas pourquoi je ne le verrai pas ! Si c'est tourné de façon intelligente et intéressante c'est tout ce qui m'intéresse pour le film."
"Je ne veux pas participer à l'enrichissement de cette personne"
Sur place, les échanges sont tendus. Aller voir ce film ou non : pour Julie, la réponse est claire.
"Je n'irai pas voir un seul Polanski de toute mon existence. Je ne tiens pas à voir un pseudo-artiste accusé de violer, je ne veux pas participer à l'enrichissement de cette personne."
"On en a marre de la séparation entre l'homme et l'artiste, l'art n'est pas plus sacré que la vie des victimes"
C’est pourquoi plusieurs associations féministes appellent les spectateurs à boycotter le travail de Roman Polanski. Pour Chloé Madesta, qui a organisé le blocage, il est inadmissible que le réalisateur trouve encore des soutiens.
"On en a marre de la séparation entre l'homme et l'artiste, l'art n'est pas sacré, pas plus sacré que la vie des victimes, des femmes et des enfants qui ont été violés par cet homme. C'est ça qui est sacré, pas ses films, ni son oeuvre."
Hier soir, les spectateurs sont repartis chez eux, la séance ayant finalement été annulée.