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Booba-Kaaris: "Il y a un problème de procédure qui peut invalider le titre de détention"

Yann Le Bras a expliqué ce mardi dans Les Grandes Gueules qu'il y a eu un problème de procédure lors de la comparution immédiate de son client, le rappeur Booba.

Maintien en détention provisoire ou placement sous contrôle judiciaire ? La cour d'appel de Paris donnera jeudi sa décision sur le sort des rappeurs Booba et Kaaris, incarcérés depuis trois semaines, avant leur procès en septembre pour leur bagarre à Orly.

Ces deux figures du rap français, ainsi que huit de leur proches ayant participé à la rixe le 1er août, contestaient lundi leur placement en détention provisoire, décidé par le tribunal de Créteil (Val-de-Marne), où ils seront jugés le 6 septembre. Ils demandent à être placés sous contrôle judiciaire.

Les deux camps regrettent que le tribunal soit influencé en quelque sorte par le tribunal médiatique. Yann Le Bras, avocat de Booba, était l'invité des Grandes gueules sur RMC ce mardi pour commenter l'affaire en cours.

"C'était au mauvais endroit et au mauvais moment", concède-t-il.

"Lorsqu'un dossier prend un tel émoi médiatique... Ce dossier a cette particularité qu'avant même qu'il soit confié au tribunal ou aux médias il a été confié aux réseaux sociaux. L'ensemble des éléments qui caractérisent l'altercation sont déjà filmés avant même que la police et le tribunal s'en saisisse. Ce dossier a donc démarré avant d'arriver au tribunal."

l'avocat de Booba reconnaît tout de même que la rixe impliquant son client a en effet eu lieu au mauvais endroit, un aéroport, et au mauvais moment, lors des départs en vacances.

"C'était au mauvais endroit et au mauvais moment. Ce ne sont pas des gangs, ce ne sont pas des repris de justice. Ils en sont venus aux mains l'altercation démarrait de façon évidente et que chacun essayait de protéger son artiste."

Un vice de procédure qui pourrait conduire à l'annulation ?

"Il y a deux problématiques, lorsqu'on peut faire autrement que de placer en détention, qui est l'ultime mesure, on doit le faire. C'est la règle de notre fonctionnement judiciaire."

Le second souci est plus technique. Yann Le Bras assure qu'il y a eu un problème de procédure au moment de la comparution immédiate: la défense n'aurait pas eu accès au dossier avant la rencontre avec le procureur, ce qui, selon l'avocat, pourrait "invalider le titre de détention". 

"Et le second point dans ce dossier, c'est qu'il y a un problème de procédure. Le parquet de Créteil a choisi la comparution immédiate. Pour cela il y a un moment où l'on est déferré devant le magistrat du parquet et où l'avocat doit avoir accès au dossier en amont pour pouvoir présenter des observations. N'ayant pas eu l'accès au dossier en amont puisqu'on nous a remis le CD-ROM en même temps que l'on rentrait dans le bureau du procureur. C'est marqué dans les procès-verbaux: "Le conseil aura accès au dossier...". On a un problème de nullité. On soumet à la cour le fait que ce dossier s'est fait comme cela dans l'urgence du 3 août, et donc qu'on a un problème de procédure qui peut invalider le titre de détention. Et la cour va s'expliquer jeudi notamment là-dessus."
J.A. avec les GG