De retour après sa suspension d'antenne, Jimmy Kimmel étrille Donald Trump

L’humoriste américain Jimmy Kimmel est de retour à la télévision aux États-Unis après près d’une semaine de suspension, et cela agace Donald Trump.
"Je suis heureux d’être ici ce soir avec vous": Jimmy Kimmel, ému, s’est adressé au public mardi soir, lors de son retour à l’antenne. Jimmy Kimmel Live, cette émission quotidienne créée par l’humoriste il y a déjà 22 ans sur la chaîne ABC, détenue par Disney. Vingt-deux ans, moins six jours puisque c'est la durée de sa suspension décidée par ABC à la demande à peine déguisée de Donald Trump.
Offensif comme jamais, il a expliqué que limiter la liberté d’expression et chercher à faire taire un humoriste ne pouvait pas être digne des États-Unis, que c’était même profondément anti-américain.
"Le président des États-Unis a clairement montré qu’il voulait que moi, ainsi que les centaines de personnes qui travaillent ici, perdions notre emploi. Notre leader célèbre le fait que des Américains perdent leur gagne-pain simplement parce qu’il ne supporte pas les plaisanteries", a-t-il déclaré.
Ce qui a déclenché l’ire de la Maison-Blanche, c’est que Jimmy Kimmel accuse les alliés de Donald Trump d’exploiter politiquement l’assassinat de l’influenceur ultra-conservateur Charlie Kirk. Entre deux attaques contre le président, l’humoriste a précisé qu’il ne s’était jamais moqué de la mort d’un homme.
Jimmy Kimmel est ouvertement démocrate. Depuis des années, il se moque sans détour du président américain. C’est lui qui animait la cérémonie des Oscars en mars 2024. Donald Trump, pas encore réélu, l’avait vertement critiqué sur son réseau social, et Jimmy Kimmel lui avait répondu en direct : "Merci président Trump ! Merci de nous regarder. Mais je suis surpris, il ne serait pas temps d’aller en prison ?"
Donald Trump menace Disney de représailles
Les échanges entre les deux sont de cet acabit depuis longtemps. Aujourd’hui, Jimmy Kimmel triomphe en revenant à l’antenne. Et finalement, personne ne lui a fait meilleure publicité que Donald Trump.
Le président américain menace Disney de représailles. Jimmy Kimmel, lui, affirme être prêt à tout, paré à toute éventualité. Il a peut-être son étoile sur le Walk of Fame d’Hollywood depuis 2013, il est peut-être un petit gars de Brooklyn, mais il est déterminé à défendre sa liberté d’expression. Au besoin, il quittera les États-Unis : le mois dernier, il a obtenu la nationalité italienne. Prêt à tout recommencer ailleurs, à 57 ans, s’il le faut.