RMC

Françoise Nyssen dans la tourmente: "On porte plainte parce que la ministre est récidiviste"

Sites & Monuments, une association de défense du patrimoine, a annoncé qu'elle allait déposer plainte contre la ministre de la Culture, Françoise Nyssen, mise en cause dans une affaire de travaux présumés illégaux menés lorsqu'elle dirigeait les éditions Actes Sud.

Déjà critiquée pour son bilan à la tête du ministère de la Culture, Françoise Nyssen se retrouve dans la tourmente après l'ouverture jeudi d'une enquête sur des travaux présumés illégaux menés lorsqu'elle dirigeait les éditions Actes Sud.

Deux mois après avoir été épinglée par le Canard enchaîné pour l'agrandissement non autorisé du siège d'Actes Sud à Arles avant son entrée au gouvernement en 2017, la ministre est mise en cause dans une affaire similaire qui fragilise encore plus sa position au sein du gouvernement d'Emmanuel Macron. Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour déterminer si les travaux d'agrandissement des bureaux parisiens d'Actes Sud en 1997 et à partir de 2012 respectaient le code de l'urbanisme.

"Comment peut-elle décemment donner l'exemple?"

Peu avant l'ouverture de l'enquête, une association de défense du patrimoine, Sites & Monuments, a annoncé qu'elle allait déposer plainte contre la ministre. Le président de cette association, Alexandre Gady estime que ces actes portent atteinte à la crédibilité de la ministre:

"On ne porte pas plainte parce que la mezzanine entaille une petite corniche dans un coin, on porte plainte parce que Mme Nyssen est récidiviste. Elle est quand même ministre de la Culture, donc elle a la garde de la loi sur le patrimoine, comment peut-elle décemment faire cette pédagogie, donner cet exemple? Comment peut-elle exercer son magistère moral sur son ministère de la Culture?"

L'association va d'ailleurs se constituer partie civile: "Nous avons décidé de dire stop. Nous avons annoncé que nous portions plainte mais heureux hasard, le parquet a ouvert une enquête et nous serons partie civile. Pour le moment, on ne s'intéresse qu'à l'affaire de Paris, mais j'aimerais qu'on s'intéresse aussi à Arles parce que les faits sont plus graves".

P.B.