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L'incroyable découverte du détective Arthur Brand, l'"Indiana Jones de l'art"

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Arthur Brand est un "détective d'art". Depuis des années, il traque les œuvres d'art disparue ou volée. Et récemment, il vient de découvrir des archives historiques sur la Compagnie néerlandaise des Indes orientales. Un véritable trésor.

Il n'en a pas le look, pas le lasso, le chapeau de cow-boy, le cuir... Mais il faut croire qu'il a le talent du héros archéologue, Indiana Jones. Arthur Brand, surnommé donc "l’Indiana Jones de l’Art”, c'est un profil plus sobre: petit pull, petites lunettes, cheveux grisonnants.

Son aventure n'en est pas moins fascinante. Il parcourt l'Europe à la recherche de trésors disparus. Il remonte des filières obscures, enquête obstinément. Son métier : détective d'art.

La matinale 100% info et auditeurs. Tous les matins, Apolline de Malherbe décrypte l'actualité du jour dans la bonne humeur, avec un journal toutes les demies-heures, Charles Magnien, le relais des auditeurs, Emmanuel Lechypre pour l'économie, et Matthieu Belliard pour ses explications quotidennes. L'humoriste Arnaud Demanche vient compléter la bande avec deux rendez-vous à 7h20 et 8h20.
Ils vont faire l'actu par Matthieu Belliard : Arthur Brand, "L'Indiana Jones de l'art" - 10/07
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Arthur Brand vient de retrouver un carton de documents classés à l’Unesco, volés en 2015, qui dormaient dans un grenier. Des archives historiques sur la Compagnie néerlandaise des Indes orientales. Pour faire simple, la toute première multinationale de l’Histoire. Un véritable trésor.

C'est un ancien étudiant en histoire de l'art, qui a choisi l'enquête. Arthur Brand, 56 ans, est passionné à la fois d’énigmes et de vieilles pierres. Alors détective d'art, ce n'est pas un métier officiel. Mais si une œuvre d'art disparaît, c'est lui qu'on appelle.

Il se définit comme une forme d'intermédiaire en fait. Entre le marché légal et le marché noir. C'est en Espagne qu'il débute, il vit à Séville dans les années 90. Il y apprend la langue, mais aussi les sous-entendus. Les faussaires, les receleurs, les policiers à la retraite, il apprend leurs codes.

Plusieurs grosses prises

Il ne voulait pas devenir conservateur ou commissaire-priseur mais enquêteur. Aujourd'hui, il reçoit une alerte, il cherche, vérifie, remonte la piste. Et puis il explique que le plus dur de son travail, c'est de convaincre les détenteurs d'œuvres de les restituer. Il travaille avec les polices, les musées, parfois les diplomates.

Il en est à plus de 200 œuvres retrouvées. Et pas n'importe lesquelles. Un Van Gogh, le "Jardin du presbytère de Nuenen au printemps". Une œuvre volée en pleine pandémie, quand les musées étaient fermés. Valeur 2 à 6 millions d’euros. On lui a rendu dans un vulgaire sac IKEA.

Il a également retrouvé un Picasso, un buste de femme volé sur un yacht et estimé à 28 millions d'euros. Plus récemment, un Brueghel disparu depuis 1974. Un petit tableau de 17 centimètres de diamètre.

Il a aussi enquêté sous couverture, infiltré un réseau néo-nazi, et fini par livrer deux statues d'un sculpteur officiel du IIIe Reich que l'on croyait détruites depuis 1945. C'est un de ses coups les plus spectaculaires.

Et cette fois-ci, ce sont donc ces documents du 17e siècle. Un trésor historique oublié. Un témoignage de l'histoire des Pays-Bas. Ce qu’il cherche, dit-il, “c’est un voyage dans le temps”.

Matthieu Belliard