RMC

Miss France: bientôt des candidates transsexuelles?

Une candidature transsexuelle, "ce n'est pas interdit dans le règlement, même si c'est compliqué dans les faits" a expliqué Sylvie Tellier.

La directrice générale de la société Miss France Sylvie Tellier affirme lundi qu'elle ne "s'opposerait pas" à la candidature d'une personne "transsexuelle" au prochain concours en décembre, cela n'étant "pas interdit" par le règlement.

Si "un garçon ayant changé de sexe, et ayant donc un état civil féminin, se présente au concours Miss France, nous ne sommes pas la police, je ne vais pas lui faire passer de visite médicale", dit-elle dans une interview au Parisien.

Une candidature transsexuelle, "ce n'est pas interdit dans le règlement, même si c'est compliqué dans les faits", selon Sylvie Tellier, qui rappelle que le règlement actuel de l'émission est d'"être de sexe féminin", et non "né de sexe féminin", comme l'était "le vieux règlement de Geneviève de Fontenay", l'ancienne présidente du comité Miss France.

"Si une jeune femme transsexuelle se présente à Miss France et que le public l'élit, on ne s'y opposera pas, parce que nous suivons le choix du public", poursuit-elle.

Les Français sont-ils prêts?

Mais "de toute façon, je ne pense pas que les Français soient prêts à élire une Miss transsexuelle. Et s'ils ne sont pas prêts, il n'y aura pas de Miss transsexuelle".

RMC vous a donc posé la question pour savoir ce qu'il en était. Comme des millions de Français, Michel regarde l’élection de Miss France à la télévision mais il n’est pas favorable à l’arrivée de femmes transgenres parmi les candidates. "Je pense qu’on n’est pas encore prêts à mélanger les différents genres. Je pense que chacun à son genre. Et donc effectivement les femmes concourent avec les femmes et les transgenres concourent avec les transgenres pour être plus équitable".

Et Françoise pousse plus loin le raisonnement: "Le public qui s’intéresse à l’élection des Miss France est un public peut-être assez conventionnel, pour être déstabilisé, perturbé, peut-être contrarié mais en même temps ce serait l’occasion aussi de faire évoluer les mentalités, donc je pense que ce n’est pas une aussi mauvaise idée que cela". 

"C’est un signal fort"

"Ce débat est un pas de plus vers une reconnaissance", estime Mathilde femme transgenre, installée à Toulouse qui milite dans l’association "Arc en ciel Occitanie":

"C’est un signal fort pour nous qui nous permet d’être plus visible, cela permettra aux gens de mieux nous comprendre de mieux nous appréhender, et de savoir que nous ne sommes pas différents, que nous avons une vie de tous les jours, cela va créer un débat certainement houleux et qui va durer longtemps, mais cela va amener les gens à réfléchir".

Chez nos voisins belges ou espagnols, les femmes transgenres sont autorisées à participer au concours. 

Jean-Wilfried Forquès et Martin Cadoret