Miss Provence: après les insultes antisémites, les autorités veulent agir contre leurs auteurs

L'élection de Miss France 2021 a été ternie cette année par des réactions antisémites sur internet. Si des candidates ont déjà été victimes de racisme, ou de sexisme, cette année, la première dauphine, April Benayoum, d'origine israélienne, a fait face à une vague d'antisémitisme sur les réseaux sociaux.

Quand Miss Provence évoque ses origines israéliennes, instantanément des dizaines d’utilisateurs de Twitter s’en prennent à l’étudiante de 21 ans. April Benayoum. Un torrent d'appels au meurtre de référence à la Shoah ou au conflit israélo- palestinien.

La présidente des étudiants juifs de France, Noémie Madar, est indignée : "C'est un concours d'antisémitisme sur les réseaux. Ça vient alerter sur la prégnance de l’antisémitisme et aussi sur la responsabilité des réseaux sociaux qui là ne font pas leur travail de modération".

8,6 millions de votes

Car il n'est pas toujours facile de lutter contre la propagation de ces messages sur internet et de poursuivre leurs auteurs. L'Union Européenne veut forcer les réseaux sociaux à coopérer avec les autorités, fournir les noms des utilisateurs malveillants, et supprimer les contenus haineux. "Les plateformes seront obligées de se donner les moyens" de répondre aux "propos haineux", a indiqué dimanche sur BFMTV le commissaire au Marché intérieur, Thierry Breton. "Ne croyez pas parce que vous vous exprimez sur les réseaux, vous êtes impunis. Ce qui est interdit dans l'espace physique, est interdit dans l'espace numérique, a-t-il martelé. Un texte doit être présenté mardi à Bruxelles.

La ministre Marlène Schiappa a de son côté déjà saisi la justice dimanche pour poursuivre les auteurs. La LICRA, la ligue contre le racisme et l'antisémitisme fera pareil ce lundi: "On a eu des choses délirantes permises par un seul phénomène, l'anonymat. On voit les comptes disparaître donc on compte bien sur la coopération de Twitter pour que retrouver les gens et qu'ils sachent que twitter même anonymement vous conduit à la barre du tribunal", clame Stéphane Nivet, le délégué général de l'association de lutte contre l'antisémitisme.

L’organisation Miss France soutient de son côté la première dauphine. La directrice du concours lui a conseillé de se focaliser sur les 8,6 millions de téléspectateurs qui lui ont permis, grâce au vote, d’arriver deuxième.

Nicolas Traino (avec Guillaume Dussourt)